Comme chaque mardi depuis la reprise du mouvement de contestation, les étudiants ont scandé des slogans hostiles aux élections du 12 juin, au président Tebboune et à l’armée, le pilier du régime.
Des manifestations, marquant le 110e mardi du Hirak des étudiants, se sont déroulées mardi notamment dans les wilayas d’Alger, Tizi-Ouzou, Bejaïa et Oran, pour appuyer les revendications du mouvement populaire, exigeant, le changement et le départ du pouvoir militaire.
A Alger, des centaines d’étudiants, rejoints par les citoyens, ont organisé une marche à partir de la place Les Martyrs, en parcourant les principales artères menant vers la Place de la Grande Poste, en scandant les slogans habituels tels que «l’Algérie libre et indépendante», «Etat civil et non militaire», en exprimant leur rejet des prochaines élections législatives, qualifiées de «mascarade».
Il est à noter que pour la deuxième semaine consécutive, les points d’accès vers les rues Asselah Hocine et Zighoud Youcef ont été fermés par les forces de l’ordre.
Les étudiants de l’Université de Bejaïa, appuyés par les enseignants et les citoyens, ont entamé une importante marche, sillonnant plusieurs artères de la ville, allant du pôle de Targa Ouzemmour, à l’ouest jusqu’à la place de la liberté Saïd Mekbel, au centre-ville.
A Oran et à Tizi-Ouzou, faute de pouvoir organiser des marches en raison d’un cordon important des forces de l’ordre, les étudiants, soutenus par des citoyens, se sont contentés d’organiser des sit-in, respectivement à la place du 1er novembre et devant le campus de Hansaoua. A Constantine, des étudiants et des citoyens ont organisé un sit-in, en scandant les slogans habituels du Hirak, avant l’intervention des services de police ayant interpellé plusieurs manifestants.
Né en février 2019, pacifique et pluriel, le mouvement de protestation exige toujours le démantèlement du système en place depuis l’indépendance en 1962, synonyme à ses yeux d’autoritarisme et de corruption. Des dizaines de milliers d’Algériens redescendent dans les rues d’Alger et d’autres villes du pays, chaque mardi et vendredi, depuis le 2e anniversaire du soulèvement, confirmant la reprise de la mobilisation du Hirak.