Le Parti de la justice et du développement (PJD, opposition) est une nouvelle fois sauvé par l’argent du contribuable, après l’annonce de l’octroi d’une subvention publique de 1,3 million de dirhams pour l’organisation de son congrès national prévu en avril, selon nos confrères d’Al-Akhbar. Cette aide, tirée des caisses de l’État, intervient alors que le Cour des comptes a récemment épinglé le parti pour le non-remboursement total des fonds publics perçus en excédent après les élections législatives et locales du 8 septembre 2021.
Selon le rapport officiel, le PJD devrait restituer 8,67 millions de dirhams à la Trésorerie marocaine. Ce montant correspond à l’écart entre l’avance versée par l’État pour couvrir les frais de campagne et le montant auquel le parti avait droit, au regard de ses résultats électoraux marqués par une déroute historique. Dans un communiqué, le PJD a justifié ce retard par ses difficultés financières, consécutives à sa défaite cuisante. Le parti explique avoir proposé, dès avril 2022, un plan de remboursement échelonné sur trois ans. Une première tranche de 2,89 millions de dirhams a été versée la même année tandis que les deux autres, d’un montant équivalent, devraient être réglées en 2023 et 2024. Le parti souligne que ce calendrier a été approuvé par le ministère de l’intérieur.
Des difficultés internes et une gestion critiquée
Par ailleurs, le PJD a reconnu «des lacunes» dans la présentation de certaines pièces justificatives pour des dépenses locales effectuées en 2021. Ces irrégularités concernent trente structures régionales sur les 92 que compte le parti. Il a attribué ces manquements à «un contexte exceptionnel marqué par la coïncidence entre la préparation des comptes annuels et ceux des élections mais également à la réduction drastique de son personnel administratif consécutive à la baisse de ses ressources financières.» Malgré ces explications, les accusations de mauvaise gestion et d’inefficacité dans l’utilisation des fonds publics continuent de peser lourdement sur le parti, ternissant encore son image auprès de l’opinion publique.