Alors que le Maroc n’a pas encore digéré la décision de la Cour de justice européenne d’annuler l’accord commercial et agricole entre le Maroc et l’Union Européenne (UE) sous prétexte qu’il englobe le Sahara, voilà le Parlement européen, cette fois-ci, qui assène un nouveau coup à notre diplomatie en appelant à l’élargissement des prérogatives de la Minurso en vue d’inclure la surveillance des droits de l’homme dans les Provinces du Sud. Autrement dit, l’ONU, les délégations du parlement européen, les observateurs indépendants, et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) ainsi que la presse, seraient autorisés à jouer le rôle de gendarme et de gardien des droits de l’homme en plein territoire marocain. C’est ce qui s’apparente au droit d’ingérence.
Le vote du parlement européen, une gifle de plus
Le vote du parlement européen constitue, ni plus ni moins, une gifle de plus pour notre diplomatie qui a du mal à se réveiller de son sommeil profond, pour ne pas dire de son coma.
Pourtant, il suffit d’un petit rappel des discours du chef de l’Etat, le roi Mohammed VI pour nous rafraîchir un peu la mémoire. En effet, que de fois n’a-t-il pas insisté à ce que notre diplomatie devienne entreprenante, réactive et géopolitiquement dense.
Que de fois n’a-t-il pas appelé à une diplomatie qui assure une mobilisation continue pour la défense de l’intégrité territoriale du Maroc, pour faire triompher la sagesse et la raison marocaine faces aux manœuvres des ennemis voisins de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du pays, et pour renforcer l’action visant à assurer la promotion du label Maroc qui tire sa force et sa richesse des réformes démocratiques profondes.
Faire connaître les atouts économiques que recèle le pays
Cela sans compter l’effort de faire connaître efficacement les grands chantiers de développement conduits dans tous les domaines, notamment en faveur du développement humain, du tourisme, du développement durable et des énergies renouvelables. Ajouter à cela la nécessité de promouvoir le capital historique du Maroc, pays d’ouverture et de tolérance, et espace de coexistence et d’interaction entre les cultures et les civilisations, tout en optant pour une diplomatie économique audacieuse, capable de mobiliser les énergies pour développer les partenariats, attirer les investissements et faire connaître les atouts économiques que recèle le pays.
De tout cela, la diplomatie marocaine, tant officielle que parallèle, n’en a eu cure, préférant encaisser tel un punching ball, au lieu de sortir ses griffes. En a-t-elle d’ailleurs ? A croire que c’est une fatalité pour notre diplomatie qu’elle soit officielle, parallèle, souterraine, partisane ou émanant de la société civile. Son incapacité à agir au lieu de réagir face à tous ceux qui guettent les intérêts, l’unité et l’intégrité territoriale du Maroc et ce, en dépit des moyens financiers mis à sa disposition par l’Etat, ne fait qu’illustrer son incompétence, pour dire les choses clairement, préférant attendre que le chef de l’Etat, le roi Mohammed VI intervienne à chaque fois pour sauver les meubles censés être protégés par ceux-là mêmes qui occupent différents postes de responsabilité.
Les coups encaissés font le bonheur et la joie de nos adversaires
Cette manie de compter toujours sur le souverain pour user de son influence, du respect et de l’image de marque dont il jouit sur le plan international, interpelle les esprits, lassés de compter les coups encaissés par le Maroc au point de faire le bonheur et la joie de nos adversaires qui crient victoire, comme c’est le cas avec les deux revers successifs subis à la cour de justice européenne et au parlement européen qui compte, lui aussi, nous imposer son dictat en appelant à l’élargissement des prérogatives de la Minusrso. L’on se rappelle, à cet égard, la « maladresse » commise par la représentante des Etats-Unis à l’ONU qui avait, elle aussi, tenté de surfer sur la vague des droits de l’homme au Sahara en appelant à l’élargissement des prérogatives de la mission onusienne. Qui ne se rappelle le tollé général soulevé au Maroc et à sa tête le roi Mohammed VI qui a manié le bâton pour remettre les choses à leur endroit alors que notre diplomatie, officielle et parallèle, assistait tel un spectateur à ce que le feu soit circonscrit par le souverain ? Apparemment pas beaucoup de monde, surtout pas nos diplomates qu’on n’arrive pas à arracher des bras de Morphée.
Une diplomatie tétanisée face à certaines situations
Force est de constater que le Maroc, en dépit des progrès réalisés dans tous les domaines, y compris des droits de l’homme, n’arrive toujours pas à se faire connaitre sur le plan international, excepté sur le plan touristique, en dépit de toutes ces ambassades éparpillées à travers le monde mais qui hélas, semblent tétanisées face à certaines situations que les ennemis du Maroc, et ils sont légions, savent exploiter au moment opportun.
Il en est de même de nos média publics, toujours prompts à consommer ce qui vient d’ailleurs, sans pour autant arriver à exporter nos idées et notre richesse intellectuelle, sans parler des progrès réalisés sur le plan économique notamment, et sur le plan démocratique.
Alors, à quand une diplomatie entreprenante et réactive ?