Retour à la case départ : ce matin, la Libye n’a toujours pas de gouvernement. La liste des 32 ministres annoncée la semaine dernière n’a pas été validée par le Parlement libyen à Tobrouk.
La Chambre des représentants, reconnue par la communauté internationale, a refusé hier d’accorder sa confiance à cette équipe de 32 ministres, basés à Tunis et censés représenter les différentes régions du pays. Ce matin, l’AFP cite un élu libyen présent lors du vote au Parlement et indique que, sur 104 députés, 89 ont dit non.
Ce rejet massif est motivé par deux raisons. D’abord le nombre de portefeuilles, jugé trop élevé. Sur ce point, les députés attendent du Conseil présidentiel, qui siège aussi à Tunis, qu’il présente dans les dix jours une liste de ministres moins longue.
L’autre raison, qui serait en fait la cause réelle qui a provoqué cette non reconnaissance, serait liée à un ministre en particulier, celui de la Défense.
Selon Mattia Toaldo, chercheur au Conseil européen des relations internationales, joint par RFI ce matin, « les votants auraient préféré voir nommé le général Khalifa Haftar, commandant en chef de l’armée nationale libyenne plutôt que Mehdi al-Barâathi, qui n’a pas l’influence de Haftar à Tobrouk ».
L’annonce de la constitution de ce gouvernement avait été saluée par de nombreuses capitales. Pour rappel, il a été formé sous l’égide des Nations unies, dans la continuité des accords de Skhirat au Maroc.
Sa reconnaissance par le Parlement libyen était très attendue. Ce matin Reuters rappelait que la communauté internationale compte sur l’équipe conduite par l’homme d’affaires tripolitain Fayez el-Sarraj, pour « lutter plus efficacement contre la menace grandissante du groupe Etat islamique et l’afflux de migrants en Europe via la Libye ».