Christine Taubira a remis mercredi matin sa démission à François Hollande, sur fond de discorde sur la déchéance de nationalité. Le socialiste Jean-Jacques Urvoas a été choisi pour la remplacer.
Selon l’entourage du chef de l’État, cité par l’AFP ce matin, la démission de la garde des Sceaux a été actée dès samedi. A l’Elysée on assure que « Le président de la République, le premier ministre et la garde des Sceaux en étaient arrivés samedi, avant le départ du chef de l’État pour l’Inde, à la conclusion commune et partagée que la cohérence devait conduire à son départ du gouvernement ». Des rumeurs sur sa démission se faisaient insistantes ces derniers jours.
A la lumière des dernières déclarations de Christine Taubira, il apparait qu’elle se trouvait dans une situation difficile depuis plusieurs semaines, ses positions sur la question de la déchéance de la nationalité s’opposant à la volonté du président et du premier ministre.
Hier encore, elle parlait de l’abandon de la déchénace de nationalité sur la radio algérienne Chaîne 3, précisant que le sujet est « extrêmement sensible » et qu’il «pose un problème de fond sur un principe fondamental qui est celui du droit du sol», ajoutant qu’«en terme d’efficacité, ce n’est pas une mesure probante».
Quelques heures avant l’annonce de cette démission qui fait réagir toute la classe politique française ce mercredi,Le Figaro écrivait que Christine Taubira « n’est pas à une contradiction près, mais qu’elle elle a l’obsession de rester au gouvernement ». Ce matin le quotidien français affirme que « c’est un poids lourd de la gauche qui quitte le gouvernement ».
Le site Slate s’intéresse lui à la parité et relève qu’avec cette démission, plus aucune femme ne dirige un ministère régalien. Elle a été remplacée par Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère et président de la Commission des lois de l’Assemblée. Ce breton de 56 ans est depuis une semaine rapporteur du projet de loi constitutionnel qui vise notamment à intégrer la déchéance de nationalité dans la Constitution.
De son coté, la ministre démissionnaire a déclaré ce matin via Twitter ce matin que «parfois, résister c’est rester, parfois résister c’est partir».