Le roi d’Espagne a repris, ce mercredi à Madrid, ses consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement, dans un pays où l’actualité de ces dix derniers jours a été rythmée par des affaires de corruption impliquant des élus du Parti Popular (PP), formation de l’actuel Président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.
Dans le même temps, Transparency a rendu ce matin son rapport annuel annonçant que l’Espagne est le pays européen qui a le plus reculé dans le classement en 2015, passant de la 30ème à 40ème place.
La presse en Espagne n’a pas hésité à faire le parallèle, le Parti Popular étant sous le feu des projecteurs suite à une série d’arrestations parmi ses cadres. Le journal El Pais écrit ce mercredi que Mariano Rajoy «commence à avoir davantage de membres de son parti sur le banc des accusés qu’au pouvoir ».
Hier encore, dans le cadre d’une enquête sur des contrats de travaux publics truqués, la Guardia civil a interpellé 24 personnes, dont l’ancien président du PP pour la région de Valence. Les locaux de la formation ont été perquisitionnés.
Ces arrestations font suite à la démission vendredi d’un des plus proches collaborateurs de la vice-présidente du gouvernement, lui aussi mis en cause dans une autre affaire de commissions occultes dans des marchés publics.
Les adversaires du parti conservateur espagnol n’ont pas manqué d’attaquer le PP. Pour le sénateur socialiste Oscar Lopez, cité par El Diaro, il s’agit du « parti le plus corrompu d’Espagne ». De son côté, le chef de Podemos, Pablo Iglesias, s’est dit en faveur d’un gouvernement PSOE-Podemos pour que, dit il, « nous mettions fin une fois pour toutes à la corruption».
Mariano Rajoy, cité par l’AFP, a reconnu aujourd’hui à la télévision que ces affaires de corruption ont fait beaucoup de tort à son parti, mais, assure t’il, « nous en avons tiré les leçons et cela ne se reproduira plus à l’avenir ».
Pour rappel, Mariano Rajoy a renoncé la semaine dernière à former un gouvernement, bien que le PP soit sorti premier des dernières législatives avec 28,7% des voix. Il peut encore prétendre se maintenir au pouvoir s’il réussit à s’allier aux centristes menés par Albert Rivera.
Mais selon les observateurs, le roi Felipe VI devrait désigner Pedro Sanchez, le chef du Parti socialiste (PSOE), arrivé deuxième aux élections.