L’ONU a révélé un nouveau scandale d’abus sexuels sur des mineurs par des casques bleus en nommant de sa propre initiative et pour la première fois les noms de plusieurs pays, notamment celui du Maroc.
Pour rappel, Le Washington Post avait révélé au début du mois qu’un soldat marocain était impliqué dans une affaire de relations tarifées avec des fillettes de 13 ans contre la somme de 50 cents US (4dhs), au même titre que des casques bleus gabonais, burundais et français. L’information avait fuité avant la fin de l’enquête et provenait de bruits de couloirs aux Nations-Unies.
A New York, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDC) a déclaré vendredi que «des soldats et des policiers de 5 pays ont commis des abus sexuels» dans le cadre de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca). Zeid Ra’ad Al Hussein a précisé qu’il s’agissait du Maroc, du Bangladesh, de la République Démocratique du Congo, du Niger et du Sénégal. Selon Reuters, il s’agirait d’abus sur des jeunes filles âgées de 14 à 16 ans au moment des faits.
L’AFP ajoute que la France est aussi citée dans un communiqué publié hier par le HCDC, sur la base du témoignage de deux enfants, une fillette de sept ans et un garçon de neuf ans, qui affirment avoir été victimes en 2014 de soldats de l’opération Sangaris, en échange de nourriture.
Au début du mois de janvier, une commission d’enquête indépendante avait accusé les Nations Unies d’avoir géré de manière très discutable les accusations portées contre des casques bleus en 2013 et 2014.
Pour le Haut Commissaire, «il est crucial que ces cas fassent l’objet d’une enquête approfondie et urgente», sachant que «de trop nombreux crimes de ce genre restent impunis, les auteurs bénéficiant d’une totale impunité».