Des protestations massives ont perturbé la vie quotidienne dans plusieurs pays dans le monde ont éclaté en Algérie, à Hong Kong, en Inde, au Chili, en Bolivie, en Équateur, en Colombie, en Espagne, en France, en République tchèque, en Russie, à Malte, en Irak, en Iran, au Liban et au Soudan – et la liste n’est pas exhaustive.
L’année 2019 restera dans les mémoires comme l’année des manifestations. Hong Kong, l’Algérie ; le Liban, le Chili, la rue était – souvent littéralement – en feu. C’était un rappel que même si les forces anti-démocratiques et de droite s’installent dans de nombreux endroits à travers le monde, l’âme du peuple est bien vivante. Dans certains pays, les manifestations sont toujours en cours, comme en Algérie, sans une claire issue. Dans d’autres, des contestations ayant été déclenchées contre la hausse des tarifs du métro ont engendré une nouvelle constitution progressiste. Dans d’autres encore, qu’il s’agisse du Soudan ou de l’Algérie, les manifestations ont pu évincer des dirigeants impopulaires et autoritaires.
Moult protestations ont commencé pour de simples motifs : des hausses de prix du carburant dans les cas de l’Iran et de l’Équateur, des hausses de prix au Chili, ou la taxe WhatsApp au Liban. Dans d’autres cas, comme à Hong Kong et en Indonésie, des manifestants sont descendus dans la rue après que les gouvernements ont annoncé de nouvelles lois menaçant les libertés civiles. Mais dans tous les cas, la colère populaire, une fois déclenchée, s’est découvert d’autres motifs plus profonds : la corruption, les dysfonctionnements politiques et un mécontentement général à l’égard de la gérance économique qui semble peu prometteuse pour une génération en mal de repères. Les médias sociaux était un puissant outil d’organisation partout – permettant aux manifestants d’externaliser les griefs, les slogans et les tactiques. Afin d’éviter que les manifestations ne deviennent virales via les réseaux sociaux, l’Inde a censuré les communications mobiles dans certaines des villes touchées par les troubles sociaux.
Les manifestations à Hong Kong ont retenu l’attention du monde, en partie à cause de la participation généralisée de différentes couches de la société hongkongaise, en partie à cause de la réaction brutale de la police. Les manifestations en Indonésie contre de nouvelles lois profondément impopulaires montrent à quel point la démocratie indonésienne est fragile, 20 ans après la chute du régime de Suharto. Au Moyen-Orient, les manifestations de l’Irak au Liban ont mis en évidence le mécontentement populaire à l’égard d’une élite déconnectée des réalités de la vie.
En Amérique latine, il y avait beaucoup d’étincelles pour que l’agitation ressurgisse, qu’il s’agisse de mécontentement contre une classe politique ossifiée en Bolivie, la corruption endémique en Équateur ou la désillusion entraînée par le modèle chilien de développement économique naguère vanté. L’Europe a également ressenti les secousses de la colère du bas peuple – des manifestants en gilets jaunes s’opposant aux hausses d’impôts en France en passant par les rassemblements anti-corruption dans les Balkans au mécontentement séparatiste en Catalogne, aux marches massives à Londres contre la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, qui tiennent toujours.