Au lendemain du Sommet Turquie UE qui s’est tenu à Bruxelles, les députés du Parlement européen ont donné de la voix ce mardi pour dénoncer la proposition d’Ankara de reprendre sur son sol tous les migrants arrivés en Europe via son territoire, en échange d’une nouvelle aide de trois milliards d’euros, d’une suppression des visas pour les turcs qui se rendent dans l’espace Shengen et de l’ouverture de discussions pour adhérer à l’UE.
A Strasbourg aujourd’hui, de nombreux élus de toutes tendances politiques se sont montrés très critiques quant aux propositions du gouvernement turc. A gauche, on retiendra la déclaration du co-président du groupe des Verts, Philippe Lamberts au sujet de la Turquie : « On se rend dépendant d’un régime autoritaire qui bombarde sa propre population, qui enferme ses journalistes et qui met au pas sa justice».
A droite, il a été dit qu’il est « inacceptable de faire miroiter» une perspective d’adhésion à l’UE au peuple turc, de même qu’il n’est pas souhaitable que soit supprimés le régime de visas pour les Turcs. Le chef de groupe des libéraux européens (ALDE), Guy Verhofstadt a déclaré lors d’une conférence de presse, citée par le quotidien belge Le vif : »C’est une tentative de marchandage qui implique de faire fi d’une partie de nos principes et de nos valeurs ».
Les débats se poursuivront dans les jours qui viennent, l’Union européenne s’étant donné un délai de dix jours pour finaliser un nouvel accord avec Ankara.