L’Union africaine (UA) tiendra dimanche à Addis-Abeba son 33ème Sommet ordinaire avec un focus sur les questions de paix et de sécurité en Afrique, la réforme institutionnelle de l’organisation et l’opérationnalisation de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
Placé sous le thème «Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique», le 33ème Sommet ordinaire de l’Union africaine (UA) devra réfléchir sur les moyens à même de relever le défis sécuritaires pour ouvrir la voie à une Afrique pacifique et prospère.
Le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a donné le ton en lançant les travaux du Conseil exécutif en prélude au Sommet. Il a souligné que «le conflit en Libye, les menaces des djihadistes Al Shebab en Somalie, au Mozambique, dans la région du Sahel et dans le pourtour du bassin de Lac Tchad, la montée du populisme marquée par les replis nationalistes et ethno-identitaires, l’extrémisme et le radicalisme, pour ne citer que ceux-là, nous renforcent dans la conviction que le thème de l’année est plus que pertinent». Toutefois, le Président de la Commission reconnait, que «l’horizon temporel initialement fixé à la réalisation de ce projet phare de l’Agenda 2063, à savoir 2020, est déjà là et cette échéance échue révèle davantage la complexité de la problématique sécuritaire en Afrique».
Sur le plan économique, le Sommet de l’UA discutera aussi de l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Il s’agit d’un projet qui devra faire de l’Afrique le plus grand marché commun de la planète avec une population de plus d’un milliard d’âmes et un Produit Intérieur Brut de plus de trois trillions de dollars.
Pour réaliser les objectifs de l’UA, le Maroc, une voix de sagesse entendue dans le continent, n’a cessé de souligner l’impératif de l’interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement en Afrique.
Pour rappel, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) s’étendra sur un marché de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2.500 milliards de dollars dans l’ensemble des 55 États membres de l’Union africaine. Du point de vue du nombre des pays participants, elle sera la plus grande zone de libre-échange du monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Selon les projections, l’Afrique comptera 2,5 milliards de personnes à l’horizon 2050, soit 26 % de la population mondiale en âge de travailler, et verra son économie croître deux fois plus rapidement que celle des pays développés. Avec des tarifs moyens de 6,1%, les entreprises sont actuellement confrontées à des droits de douane plus élevés lorsqu’elles exportent en Afrique plutôt qu’en dehors du continent. La ZLECA éliminera progressivement les droits de douane sur le commerce intra-africain, ce qui permettra aux entreprises africaines de négocier plus facilement sur le continent, de répondre aux demandes du marché africain en pleine croissance et de profiter des avantages offerts par ce dernier. La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime que la ZLECA pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3 % en éliminant les droits de douane à l’importation, et le doubler si les obstacles non tarifaires sont également réduits.