Sur le plan mondial, 35% des femmes ont subi une violence sexuelle, 15 millions d’adolescent(e)s ont subi un rapport sexuel forcé, 650 millions de femmes mariées avant l’âge de 18 ans, plus de 200 millions de femmes, toujours en vie, victimes de mutilations génitales… tels sont les chiffres alarmants de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dévoilés à l’occasion des 7èmes Assises internationales sur les violences sexuelles qui se sont ouverts, lundi, au siège de l’Unesco à Paris.
Ces Assises internationales, organisées par l’Association Stop Violences Sexuelles (SVS), se déroulent avec la participation de plus de 300 personnes en provenance de plusieurs pays : France, Canada, Belgique, Grande Bretagne, Maroc, Algérie…. Parmi elles des acteurs pluridisciplinaires (sciences, médecine, anthropologie, sociologie, économie, politique), venus exposer, durant deux jours, leurs travaux et expériences. L’objectif est le suivant : apporter leurs points de vue d’expert pour faire avancer « de façon significative » la prise en compte des multiples problématiques liées aux violences sexuelles : santé publique, suivi des personnes victimes et des auteur(e)s, parcours judiciaire, prévention…
Pendant ces assises, plusieurs intervants ont relevé l’importance de ce genre de rencontres pour faire évoluer l’arsenal juridique. « Les Etats sont de plus en plus conscients que les violences sexuelles constituent l’un des obstacles les plus édifiants à leur développement. Ils doivent de ce fait prendre à-bras-le-corps ce fléau en faisant évoluer leur arsenal juridique », ont-ils estimé. Heureusement, face à ce sujet considéré encore comme « tabou », la parole se libère de plus en plus. Le mouvement mee-too a levé le voile sur ce fléau et a contribué à libérer la parole féminine, dévoilant par la même l’hypocrisie de la société mais aussi du monde politique et religieux, ont encore souligné les intervenants. Ouvrant ces Assises, la Présidence de l’association Stop Violences Sexuelles (SVS), Violaine Guérin a relevé « des avancées timides sous l’impulsion des citoyens » en matière de lutte contre les violences sexuelles, regrettant toutefois « une minimisation et une résistance qui sont toujours d’actualité ».
Mme Guérin a également pointé du doigt « le peu d’engagement des Etats à travers le monde à éradiquer un fléau qui plombe pourtant leur développement socio-économique », appelant, face à l’ampleur, à la gravité et aux répercussions de ce fléau, de placer « l’imprescriptibilité des violences sexuelles notamment sur mineurs au cœur de l’arsenal juridique des pays », Elle a tenu, par ailleurs, à saluer « une ouverture de parole qui se poursuit aussi bien chez les femmes que les hommes sur ce sujet », sous l’impulsion de la société civile.
Après s’être déroulées en alternance au Sénat et à l’Assemblée Nationale, les Assises internationales sur les violences sexuelles se tiennent cette année, pour la première fois à l’Unesco. Objectif des organisateurs : augmenter le rayonnement international de ces rencontres et aider à faire évoluer l’arsenal juridique.