Le taux du syndicalisme parmi les actifs occupés est de 4,7% selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Une véritable crise de confiance s’est installée entre les Marocains et les syndicats, dont les causes sont multiples.
Le taux de syndicalisation national enregistre une légère hausse par rapport aux à l’année 2017, dans laquelle il n’atteignait même pas 4%. Selon le dernier rapport du HCP sur la population active, il s’élève désormais à 4,7%, mais cette légère hausse demeure insuffisante. Dans le détail, 95,3% des actifs occupés n’appartiennent à aucune organisation syndicale ou professionnelle, il s’agit de 99% de la population active en milieu rural et de 92,5% en milieu urbain.
Les syndicats ont de plus en plus de mal à recruter. Et pour cause, ils ont du mal à faire entendre leurs voix auprès du gouvernement, malgré le fait qu’ils aient recours à divers moyens de protestation. Malgré le dialogue social, les objectifs de visibilités des syndicats sont loin d’être atteints. C’est l’une des raisons pour lesquelles les syndicats sont de plus en plus incapables de mobiliser les Marocains autour de leur cause. Les syndicats sont accusés de faiblesse et plusieurs causes sont avancées : crise de confiance, accointances avec les partis politiques, émiettement syndical, et la liste continue.
En même temps, au sein du parlement, il n’y a que les parlementaires relevant des syndicats qui arrivent à ouvrir les débats sur certaines questions au sein de la chambre basse. Cependant, vu qu’ils sont peu nombreux, leurs poids lors des votes de certains projets de loi reste restreint. Par exemple, parmi tous les syndicats, seule l’Union marocaine du Travail dispose d’un groupe parlementaire. La Confédération démocratique du Travail a également pu créer un petit groupement constitué de 4 membres. Si ces deux formations restent indépendantes des décisions politiques, il y a l’exemple de l’Union générale des travailleurs du Maroc qui est le bras syndical de l’Istiqlal, et dont les membres font partie du groupe de l’Istiqlal au sein du Parlement. En réalité, plusieurs syndicats ont perdu la confiance des Marocains à cause de leurs coopération avec certains partis politiques. Cela a longtemps donné l’impression que les syndicats servaient l’agenda des partis.
En même temps, le gouvernement a tendance à marginaliser les syndicats pour contrer leurs protestations qui dérangent. C’est pour cela qu’ils se sont longtemps tournés vers les partis politiques, pour avoir une chance de se faire entendre auprès d’acteur de la scène politique, qui ont plus ou moins le pouvoir de changer les choses. Les syndicats jouent un rôle majeur en matière de paix sociale. Cependant, ce qui est à déplorer, c’est que les méthodes de gestion et de négociation des syndicats n’ont pas changé au fil du temps, pour s’adapter aux besoins des salariés. La nécessité d’insuffler une nouvelle dynamique au sein des syndicats se fait ressentir plus que jamais, notamment en termes de transparence financière, de démocratie interne, et de renouvellement de l’élite et des compétences.