Jamais une mosquée n’a été construite à quelques centaines de mètres seulement d’un village de vacances comme c’est le cas du Club Med Yasmina à Cabo Negro.
Cette proximité est surtout ressentie durant le mois sacré du ramadan, en particulier la nuit lorsque les prières surérogatoires « Tarawihs » commencent, et que de l’autre côté de la chaussée, la fiesta des vacanciers qui choisissent cette destination, une des plus belles du royaume, est déclarée ouverte.
Et c’est à coup de décibels que les « hostilités » sont enclenchées avec, d’un côté l’imam qui dirige ses prières en récitant le coran à tue tète à travers des hauts parleurs, réglés un peu trop à l’aigu, qui dégagent un bruit strident, et une sono professionnelle du club qu débit des boum boum.
Ainsi, à chaque fois que l’imam arrête de réciter le coran, et que les fidèles se prosternent dans un silence « cathédral », les vacanciers, eux, sont chauffés à blanc, l’alcool aidant, par une horde d’animateurs et de DJ créant ainsi un bruit, à la limite insupportable, pour les fidèles et une ambiance des plus folles pour les « infidèles » comme les appellent les salafistes.
Ce méli-mélo dure le temps des Tarawihs, mais les fidèles ne s’en plaignent pas outre mesure, comme ce fut le cas, il y a quelques jours à Melillia où certains musulmans qui faisaient la prière des Tarawihs n’ont pas apprécié le bruit d’essais technique d’un groupe de musique qui se préparait pour le festival annuel « Noche en Blanco » (nuit blanche). Les « infidèles » de là-bas, polis et civilisés comme ils sont, se sont excusés, et le début des soirées organisées lors de ce festival, a été déclaré d’un quart d’heure après les prières surérogatoires.
A Cabo, nos fidèles cohabitent pacifiquement avec les « infidèles ». Eux ils écoutent un peu du coran grâce aux hauts parleurs très aigus, et nous leur musique et les appels répétés des animateurs à se joindre à la danse.
Si ce n’est pas ça un islam modéré et un exemple de tolérance, c’est quoi alors ?






