Alors que son quinquennat désastreux à la tête de la région de Drâa Tafilalet approche de son terme, El Habib Choubani, sans véritable ligne de conduite, a entamé une campagne pré-électorale, déployant intrigues, effets d’annonce et intransigeance tout en annonçant des projets qui resteront dans les limbes faute de volonté et de moyens.
À quelque mois de la fin de son mandat, El Habib Choubani, dirigeant du parti de la justice et du développement et président du conseil de la région de Drâa-Tafilalet, a concocté un soi-disant programme de développement régional, un tape à l’œil selon les sources de barlamane.com.
Ce programme, élaboré par le bureau du cabinet de conseil international «Roland berger» à Casablanca propose un nombre de projets pour le développement de la région, dont la création d’un CHU et de centres de formation paramédicaux, l’ouverture d’une université dans le domaine de recherche et de développement, la mise en place d’infrastructures et services logistiques et le renforcement des liaisons aériennes inter-régionales et avec l’étranger, ainsi que d’autres investissements dans plusieurs domaines, notamment, les secteurs touristique, minier et cinématographique.
De la lecture de ce programme, il ressort plus qu’il s’agit de plans tirés sur la comète, en ce sens qu’il renferme des projets irréalisables, voire mirobolants, au regard des ressources très limitées d’une région dont la population réclame plutôt des revendications de base en rapport avec l’amélioration de ses conditions de vie. Les médias ont déjà mis en évidence plusieurs cas de mauvaise gestion de fonds publics de la part de Choubani. Une explosion massive des coûts, alors que Choubani entrave les mesures devrant améliorer l’imputabilité, la transparence et l’efficacité dans la mise en œuvre du système de prestation de services publics.
La présentation par El Habib Choubani dudit programme dans cette conjoncture pré-électorale s’inscrit dans le cadre des intrigues du controversé responsable du PJD visant à vendre le rêve a une population locale très déçue par sa prestation et à laquelle il n’aura pas le courage de présenter son bilan qui est pas des plus insignifiants.
Ledit programme de développement régional, qui nécessitera une enveloppe de 6 milliards de dirhams, est une énième illustration de la dilapidation des deniers publics sur une étude vague et pour le moins inutile, en rupture totale avec la réalité socio-économique de la région.
Entre-temps, Choubani ne cesse de se démarquer par une mobilisation à grande échelle des militants du PJD pour tenter de gagner son bras de fer avec l’opposition qui poursuit son boycott des sessions dudit conseil, en signe de protestation contre une gestion hasardeuse des affaires de la région, ont indiqué les sources de barlamane.com.
Dans ce sillage, Choubani s’est investi dans le téléguidage d’une grande campagne lancée sur les réseaux sociaux et les sites d’information à la solde du PJD, cherchant à redorer l’image de cet édile, en encensant sa « prestation », tout en faisant assumer aux partis de l’opposition l’entière responsabilité du blocage des affaires de la région et ses retombées négatives sur la réalisation des programmes de développement.
Conscient que son bilan est tellement médiocre au point d’être indéfendable, Choubani, excessivement titillé par l’approche des élections, a adopté une stratégie offensive contre ses rivaux utilisant des procèdes diffamatoires pour les designer à la vindicte publique, en les dépeignant comme étant des personnes peu soucieuses des intérêts de la région et du bien-être de sa population, non sans les accuser abusivement de continuer à bloquer les fonds qu’il a alloues pour la réalisation des projets de développement et la mise à niveau des infrastructures.
C’est ce langage jouant sur l’émotionnel plutôt que sur le rationnel qu’on retrouve dans les contributions des internautes proches du PJD ayant lancé une campagne sous le hashtag #wakhrjtoualalblad qui prend la défense du bilan du gouvernement et des élus du PJD, plus particulièrement celui d’El Habib Choubani, fusse-t-il insignifiant, en le présentant comme une victime de la machination de l’opposition soutenue par l’autorité locale.
D’autres internautes du PJD ont poussé leur outrecuidance d’un cran, en se permettant d’accuser les services de renseignement d’être les instigateurs des démêlés d’El Habib Choubani.
cette rhétorique nihiliste n’a pas manqué d’être récupérée par des entrepreneurs de l’agitation sociale ayant appelé, via les réseaux sociaux, à la mise en place au niveau des différentes provinces de la région, d’instances regroupant des acteurs associatifs et des activistes des droits de l’homme, en perspective de l’organisation d’actions de protestation tendant à prendre la défense d’El Habib Choubani contre « l’offensive » de ses adversaires.
Dans cet élan d’agitation, Salem Laania, acteur associatif et principal instigateur des protestations dites de « la soif » ayant émaillé la localité de Zagora en 2017, a diffusé un audio, ou il a appelé a la constitution de «coordination de soutien à El Habib Choubani».
Cet appel, largement partagé sur les réseaux sociaux, a été traduit, en pratique, par la décision des agitateurs réceptifs aux thèses tendancieuses de Choubani, de créer au niveau de Tinghir, Er-Rachidia, Zagora, Ouarzazate et Midelt de groupes d’action baptisés «Koulouna min ajli attaghyir», dont la mission principale est de blanchir ce cadre du PJD du sous-développement accablant la région, tout en vouant aux gémonies les membres de l’opposition.
Il est à noter qu’El Habib Choubani, qui n’hésite pas à soudoyer les agitateurs locaux pour les récupérer à sa cause, s’est engagé à mettre à la disposition de Salem Laania précité la somme de 200 000 dirhams, sous forme de bons de commande destines a l’équipement de son exploitation agricole dite «coopérative Laanaya» basée a Zagora.
sur recommandation de Mohamed Rahmaoui (ex-directeur des services du conseil de la région Draa-Tafilalet), El Habib Choubani compte recevoir en marge de la session d’octobre dudit conseil, un groupe d’investisseurs marocains, ayant exercé au profit de la ‘’RAM’’ (dont notamment l’ex-directeur technique, l’ex-directeur de l’école nationale des pilotes de ligne et l’ex-directeur de la logistique) et des étrangers ambitionnant de réaliser à Er-Rachidia, un projet de démontage d’avions en fin de cycle et d’un parking des avions en fin de cycle ou en attente de reprise de location ou de vente, dont le cout est de l’ordre de 20 millions d’euros (première phase) et nécessitant un terrain de (500) hectares, a appris barlamane.com.
Ce projet qui consiste à démonter les anciens avions afin de récupérer les pièces susceptibles d’être reconditionnées et détruire le reste selon la règlementation internationale, contribuera, selon ses promoteurs, à la promotion de l’emploi dans la région de Draa-Tafilalet, voire créer une académie de l’aéronautique et du transport aérien et un hôtel 4 étoiles pour héberger les équipages en transit (2e phase)
Allal El Baz (directeur du centre régional d’investissement a Er-Rachidia), ayant apprécié cette initiative, a invité Mohamed Rahmaoui à préparer le dossier relatif à ce projet aux fins de sa soumission aux délibérations de la commission régionale d’investissement.
Il est à rappeler qu’un premier projet du genre avait été initie au cours du mois de décembre 2019, par Mohamed Alaoui Bouhamidi (gérant de la société «Smart & Trendy», basée à Meknès), de concert avec El Habib Choubani, au profit du ressortissant étranger Toscani Vincent (directeur de la société française «Euro Ops International», filiale du géant anglais «Westminster Group», sans être accompagné d’une mise en œuvre effective.
La gestion publique à Draâ-Tafilelt fait aujourd’hui l’objet d’une remise en cause profonde et incessante. Malgré les sollicitations des élus, des médias et de l’opinion publique, Choubani ne prend pas la mesure des problèmes de fonctionnement de sa région et cherche plutôt à rempiler. Mais, pris en tenailles par l’opposition, la gronde de la population et l’enquête de la brigade nationale de la police judiciaire sur sa gestion des affaires de la région, Choubani est plus que jamais dans une très mauvaise posture.