Désormais, les indications en hébreu ornent les façades des magasins et des boutiques dans quelques endroits à Essaouira. Le Maroc a lancé, fin 2020, une réforme scolaire incluant l’histoire et la culture de la communauté juive.
L’hébreu, langue sacrée, celle des écritures et des prières ; fait son entrée dans la vie quotidienne sociolinguistique et urbaine de la ville d’Essaouira, a-t-on constaté. On peut également remarquer cette langue s’octroyer doucement une place dans les placards publicitaires, les enseignes et devantures de commerces d’Essaouira. La richesse culturelle de la ville maintient la culture juive au centre de son rayonnement en adaptant l’hébreu aux usages du quotidien. De nombreux termes servant à désigner des lieux très prisés ont été aisément adaptés, d’autant plus que l’arabe est assez voisin de l’hébreu. Les deux langues possèdent des expressions identiques.
Fin 2020, le Maroc a lancé une réforme scolaire inédite dans le monde arabe. L’histoire et la culture de la communauté juive seront incorporés dans les programmes. Les premiers cours, en langue arabe ont été dispensés début 2021 en dernière année de primaire, où l’âge des élèves tourne autour de 11 ans, selon le ministère marocain de l’Éducation nationale.
L’hébreu est considéré comme une langue moderne aux multiples possibilités expressives où puisent la langue et la littérature. Au Maroc, l’hébreu s’offre comme une langue de tolérance qui s’ouvre pleinement vers l’avenir.
Présent dans l’architecture, la musique, la cuisine et l’art, le versant juif de la culture marocaine apparaît désormais dans les nouveaux manuels d’éducation sociale du primaire. L’intégration de l’histoire juive dans le cursus éducatif marocain s’inscrit dans un vaste programme de refonte des manuels scolaires lancé en 2014.
Il est à rappeler que le ministère marocain de l’Éducation avait signé avec deux associations juives marocaines une convention de partenariat «pour la promotion des valeurs de tolérance, de diversité et de coexistence dans les établissements scolaires et universitaires». Elle a été signée à la Maison de la mémoire d’Essaouira, un musée dédié à la coexistence des juifs et des musulmans.