Des centaines de personnes se sont rassemblées pacifiquement dimanche 11 juillet à à Hassi Messaoud (800 km au sud-est d’Alger) pour revendiquer leur droit au travail et réclamer la libération des détenus arrêtés en février pour avoir manifesté dans le cadre du Hirak.
Des centaines de demandeurs d’emploi se sont rassemblés, dimanche , dans juillet, sur la place de la mairie dans le centre de ville et ses environs pour réclamer du travail et l’arrêt de poursuites judiciaires.
Le chômage touche de plein fouet la jeunesse algérienne. Selon les pouvoirs publics algériens et le FMI, 20,8 % des moins de 30 ans sont sans emploi, contre environ 10 % pour l’ensemble de la population. Les demandeurs d’emploi ont défilé aux cris de «Travail, liberté, dignité» et ont incendié des pneus par solidarité avec les manifestants emprisonnés récemment.
Cette situation des jeunes s’avère encore plus difficile dans le sud-est, du fait du très faible développement de la région et de la concurrence de la main-d’œuvre venus du nord, voire de l’étranger. Cette action publique a connu la participation du représentant du Comité national pour la défense des droits des chômeurs et de plusieurs ONG.
D’après nos sources, les manifestants se sont dispersés en fin d’après-midi pour éviter des dérapages. Un groupe a scandé des slogans anti-gouvernementaux, ont-elles constaté. Les tensions sociales en Algérie s’ajoutent à une majeure crise économique, née de la chute de la rente pétrolière et à l’impasse politique due au refus du régime de consentir à un changement politique voulu par la rue.
Les autorités algériennes font face depuis plusieurs mois à une multiplication des foyers de conflits sociaux, nourris par un taux de chômage élevé (15 %) et une paupérisation persistantes de larges franges de la société. En mai, la suspension de 230 sapeurs-pompiers ayant manifesté avec des revendications salariales et socioprofessionnelles près du siège de la présidence à Alger a provoqué une grande colère chez l’opinion publique.
Le gouvernement, dans le déni, attribue les secousses sociales qui ébranlent le pays à «certains mouvements subversifs», avertissant que «la sécurité nationale [était] une ligne rouge».