Face à des «incendies qui s’intensifient et qui touchent de plus en plus de régions», le gouvernement algérien est accusé d’avoir déployé un dispositif d’intervention peu renforcé sur l’ensemble du territoire. Dépêchés pour constater les dégâts dans le département de Khenchela, le ministre de l’intérieur algérien Kamel Beldjoud et son collègue de l’agriculture Abdelhamid Hamdani ont été expulsés par les habitants.
«Vous avez pillé le pays, voleurs!» Entre récriminations et huées, des centaines d’habitants ont dénoncé vendredi 9 juillet un gouvernement qu’ils jugent déficient. Des politiciens de tous bords se sont joints à eux, mais pour protéger de la colère des habitants le ministre de l’intérieur algérien Kamel Beldjoud et son collègue de l’agriculture Abdelhamid Hamdani, en visite à Khenchela (nord-est de l’Algérie), ravagée depuis une semaine par des incendies incessants.
Des centaines de sapeurs-pompiers, appuyés par des gardes-forestiers, sont mobilisés depuis dimanche pour circonscrire le sinistre dans la forêt d’Aïn Mimoun, située dans la commune de Tamza, en vain. La population est remontée contre l’incurie du gouvernement, lequel a dépêché dans l’urgence des soldats, des gendarmes et des volontaires pour participer à la lutte contre les flammes et aider à évacuer les familles résidant dans le périmètre de l’incendie.
Très critiquée, la visite des deux ministres, qui se sont frayés difficilement un chemin dans une foule compacte, s’est mal déroulée, marquée aux sons des klaxons et des sifflets. Ils étaient pris à partie verbalement avant l’intervention de la police. En 2020, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné l’ouverture «immédiate» d’une enquête afin de «déterminer les causes des incendies qui ont ravagé de vastes étendues de forêts». Les premières constatations avaient révélé «l’implication» de plusieurs personnes ont été jugées bâclées et insuffisantes par la société civile.