Les affrontements entre jeunes manifestants et forces de l’ordre ont repris jeudi en Algérie, notamment à Kherrata, en Kabylie.
Des groupes de jeunes ont affronté avec des pierres et des bouteilles en verre des policiers déployés en masse et lourdement armés, à Kherrata, en Kabylie, selon nos sources. Les forces de l’ordre se sont opposées aux manifestants en faisant usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
Selon nos sources, un impressionnant dispositif policier a été déployé dès les premières heures du jour, quadrillant entièrement certains artères de la ville. Les incidents ont commencé en fin de matinée, quand des centaines de jeunes se sont mis à lancer des pierres contre des policiers déployés depuis la veille, notamment autour des bureaux de la wilaya (département). Les échauffourées se sont ensuite étendues à des cités voisines avant que les manifestants ne coupent avec des barricades la principale artère menant vers la mairie.
La situation des jeunes s’avère ardue du fait du faible développement de la région et de la concurrence de travailleurs venus de l’étranger. Dans plusieurs villes de Kabylie, une région montagneuse à l’est d’Alger, des marches sont organisées régulièrement pour commémorer le printemps berbère et la lutte pour la reconnaissance de l’identité amazighe.
Depuis quelques jours, de petits groupes de jeunes dénoncent en Kabylie ce qu’ils appellent leur «mal-vivre», que ce soit faute d’emploi -plus de 30% des jeunes sont chômeurs- ou faute de logements et de perspectives d’avenir. Ils demandent également la libération des détenus politiques, le respect des libertés individuelles et collectives garanties par la Constitution, et la dissolution des assemblées élues, sans légitimité.