Le vétéran du journalisme espagnol Luis María Anson affirme que «Donald Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, que Joe Biden ne compte pas faire machine arrière.»
«J’ai eu de longues conversations avec des compatriotes américains ces dernières semaines. Ce sont des journalistes vétérans indépendants et sagaces. La conclusion que j’en ai tirée est que le président Biden et les services de renseignement américains commencent à parier sur le Maroc, marginalisant l’Espagne», a souligné dans une tribune pour le journal La Razòn Luis María Anson, ancien patron de l’agence EFE. Pour lui, «Washington est méfiante du rapprochement du gouvernement espagnol avec l’aile communiste, mais aussi des relations ouvertes ou non-déclarées de Pedro Sánchez avec les ennemis des États-Unis en Amérique latine».
«Le président Biden n’a pas mise en cause la décision de son prédécesseur. Le fait que les États-Unis parient sur le Maroc compromet la stabilité future de l’Espagne. Il ne s’agit pas d’un éventuel changement de résidence des bases militaires. C’est une question plus profonde : les alliances politiques internationales. L’Espagne serait fortement affaiblie si la préférence de Washington pour le Maroc se confirmait», a dévoilé M. Anson.
«La tendance des gouvernements du Pérou, de Cuba, de la Bolivie, du Chili, et peut-être la Colombie ont amoindri la présence américaine dans le monde ibéro-américain. Washington considère ces pays comme les amis idéologiques du gouvernement socialiste», écrit M. Anson.
Les États-Unis, remontée contre la position espagnole hostile à l’OTAN, «ont menacé de déplacer les bases militaires au Maroc», a-t-il dévoilé, brossant un portrait peu reluisant du chef du gouvernement espagnol : «Pedro Sánchez est un César en espadrilles qui a besoin de maintenir au pouvoir ses partenaires du Front populaire», sauf qu’à Washington, «ils parient déjà sur le Maroc. L’ancien président Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur l’ancien Sahara espagnol, principale aspiration internationale du Maroc», décrivant le Royaume comme «pays harcelé par l’Algérie, le Polisario et en rafales par l’Espagne».






