C’est un fait : une nouvelle page de la relation houleuse entre le Maroc et l’Algérie est ouverte. Elle s’est considérablement envenimée à cause de l’obstination du régime algérien engagé dans sa politique de déstabilisation du royaume. C’est un fait aussi que l’Algérie en faisant la sourde oreille à la énième main tendue par le Maroc pour un dialogue franc et constructif, méprise la valeur du dialogue qui a pour support essentiel l’écoute de l’autre comme seul moyen d’anticiper les crises et de repérer les facteurs d’escalade tout en les évitant.
Cette sourde oreille ou cette fin de non-recevoir côté algérien est le signe d’une instabilité politique intérieure inédite. Habituée au rythme des corruptions politiques, l’Algérie plonge depuis plusieurs années dans une crise aiguë. Les qualificatifs alarmistes ne manquent pas pour décrire la situation chaotique d’un pays qui manque de tout, même du nécessaire vital, et qui dépend nutritionnellement des autres.
Quoiqu’elle sache que les pays qui réussissent sont souvent ceux qui ont appris que l’écoute de l’opinion de l’autre est la meilleure méthode pour le gagner à notre opinion, l’Algérie s’obstine, néanmoins, à adopter une politique inappropriée tout en maintenant des positions défiantes et souvent dangereuses. ‘’Nul n’est persuasif qu’un auditeur attentif’’, disait Henri Kissinger. Ce secrétaire d’État du président Nixon, qui après de nombreuses années à négocier avec des hommes d’Etat parmi les plus coriaces au monde, prodiguait ce conseil si cher à lui :’’Ecouter est le moyen de persuader les autres avec ses oreilles’’.
Et deçà delà, le dialogue est d’autant plus nécessaire que l’on peut se demander comment il peut y avoir une barrière de langue entre le Maroc et l’Algérie alors que les deux pays parlent la même langue, l’arabe. Et cette barrière très forte est présente depuis presque un demi-siècle parce qu’un des deux pays (l’Algérie), refuse d’écouter attentivement, de façon bienveillante et authentique en vue de construire des relations sereines et constructives. La négociation, le dialogue, l’écoute, sont autant de termes qui signifient aller vers l’autre pour atténuer les facteurs de haine et de méfiance. Sauf que le Maroc qui a adopté depuis toujours une stratégie de réconciliation consistant à éliminer les facteurs d’hostilité et à trouver un terrain d’entente, n’acceptera, en aucun cas, d’être la cible de menaces ou d’intimidations qui sont pour les voisins algériens les seuls dénouements valables pour le conflit qui perdure depuis presque un siècle. A nos amis algériens, une phrase peut suffire: n’intimidez pas le Maroc, ne le menacez pas, vous perdrez. Qu’ils concèdent avec nous que la valeur de l’écoute est précieuse à plus d’un titre; des conflits régionaux qui seraient évités, des guerres, des désastres et des catastrophes vaincus.
L’histoire nous en dit beaucoup; écoutons-la nous raconter ces despotes mal (entendeurs) qui nourrissent les malentendus et qui ont fait subir des décennies sanglantes à leurs peuples par un simple manque d’écoute de l’autre, des crises économiques désastreuses causées par le rejet de l’idée de l’autre. Et si on ouvrait la page de notre actualité sans pour autant creuser profond, on verrait bien que deux pays frères risquent de déclencher une guerre stupide et inutile parce qu’un régime algérien refuse constamment d’écouter un voisin qui lui tend la main et qui l’invite à un dialogue serein et productif.
L’écoute est sagesse, sérénité, tolérance, amour, et paix. Elle est cette pause essentielle qui compose toute belle relation. On oublie qu’écouter fonctionne dans les deux sens et qu’il n’y a pas mieux que l’écoute pour faire passer un bon message. À l’entendeur algérien, salut.