Plusieurs centaines de personnes sont de nouveau descendues dans la rue, à Paris, dimanche 3 octobre, au moment où le régime intensifie sa répression et sa dérive politique.
Place de la République, à Paris, dimanche 4 octobre. Des drapeaux algériens et berbères – ces derniers sont interdits à Alger –, flottent devant la statue de Marianne, dans un climat pluvieux. Membres de la diaspora algérienne ou binationaux, issus du mouvement de protestation populaire contre le pouvoir ont défilé pour réclamer de nouveau un changement de régime en Algérie, qu’ils jugent «tyrannique».
Au micro, des militants appelant au surgissement d’une deuxième République, libre et démocratique. Pour briser toute opposition dans la rue, les autorités algériennes avaient décidé d’obliger les organisateurs des marches du Hirak, à «déclarer» au préalable les manifestations auprès d’elles, ce qui revient à les interdire. Une mesure jugée liberticide par les manifestants.
Les collectifs «Libérons l’Algérie», «Pour une Algérie nouvelle», Jeunes engagés», «Pour une Algérie unie» font partie du cœur de la mobilisation contre le régime algérien. Ils sont surtout constitués d’Algériens arrivés en France pour suivre leurs études dans les années 2000 ou ayant fui la guerre civile qui a fait plus de 160 000 morts.
Manifestations, marches, sit-ins, conférences, réunions, pétitions, appels, les actions publiques de soutien au Hirak se multiplient depuis près d’un an et demi en France, au moment où le régime réclame de Paris l’extradition des chefs du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation interdite en Algérie et bête noire du système. L’exposition des arrestations de manifestants en Algérie a poussé certains à réclamer le soutien de la société civile française.
L’avocat Zakaria Benlahrech, membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme et défenseur de nombreux détenus en Algérie, qui a participé à la marche d’hier, avait lu récemment l’appel à solidarité pour la libération des détenus d’opinion. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), environ 250 personnes en lien avec le mouvement de protestation pro-démocratie Hirak qui secoue le pays depuis 2019 sont emprisonnées.