Environ 230 migrants, hommes, femmes et enfants, ont été évacués vendredi matin d’un tunnel reliant Paris à la Seine-Saint-Denis, où ils avaient constitué un campement, pour être mis à l’abri dans des centres d’hébergement, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Avant l’aube et sous la pluie, ces personnes qui avaient déployé leurs tentes depuis un mois et demi dans l’étroit tunnel du XIXe arrondissement parisien, ont ramassé leurs affaires pour s’engouffrer dans des autocars qui les ont transportées pour l’essentiel vers des centres franciliens et pour d’autres vers le sud-ouest de la France. Au total, 233 personnes, pour beaucoup originaire d’Afrique, ont été prises en charge, dont 111 hommes seuls, 48 personnes en famille et 74 jeunes se disant mineurs, a indiqué France terre d’asile qui a coordonné l’opération pour les autorités.
«Les températures ont déjà baissé depuis plusieurs semaines donc il était vraiment temps que la situation se débloque. Ces personnes vivaient entassées dans des conditions dramatiques, avec une situation sanitaire préoccupante», a expliqué sur place Pierre Mathurin, un responsable parisien de l’association Utopia56 qui apportait son aide à ces exilés depuis 45 jours. «On craignait que ce qui s’est passé sur le camp de Bercy ne se reproduise ici», souligne-t-il en référence à une attaque au sabre dont ont été victimes des migrants mercredi sur un autre lieu de vie parisien. Un homme avait été arrêté après avoir blessé deux migrants – dont un grièvement – et dégradé six tentes. «Il est temps que le gouvernement prenne conscience des risques qu’encourent ces personnes à la rue, dans le climat actuel», a ajouté M. Mathurin.
Fin novembre, plus de 300 riverains et militants avaient manifesté entre le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) et Paris pour réclamer la mise à l’abri de ces migrants qui étaient alors environ 150 à vivre dans le tunnel.






