Les messages de condoléances entre chefs d’État sont une pratique protocolaire courante s’inscrivant dans le cadre normal des relations entre États. Le Maroc, pour sa part, n’a jamais failli à cet usage de haute courtoisie diplomatique, quelles que soient les circonstances.
Cependant, un message du président Tebboune a semé l’émoi au sein de l’appareil militaro-sécuritaire algérien, qui a tenu à faire dire qu’il ne fallait pas y voir un appel du pied pour un réchauffement dans les relations entre l’Algérie et le Maroc.
Tant d’efforts pour démentir quelque chose qui n’existe pas. Mais la «mise au point» a manifestement été jugée indispensable par une partie de ceux qui commandent à Alger et qui tiennent à réagir dès qu’il s’agit du Maroc.
Piqués au vif, les militaires algériens, ou certains parmi eux, comment le savoir dans l’opacité qui caractérise le pouvoir à Alger, ont eu recours à des voies tortueuses pour régler les comptes entre eux. Les voies détournées sont une pratique habituelle des régimes autoritaires. Ils ont mobilisé pour cela leurs portevoix, qui, en se référant opportunément à d’anonymes «spécialistes», décrètent que le message controversé est purement protocolaire.
Qui a dit le contraire ?
Il y a eu, certes, des commentaires et des spéculations sur les réseaux sociaux. Mais, que l’on sache, ni l’agence MAP ni aucun organe de presse marocain ne se sont donné cette peine, se bornant à reproduire le texte du message, sans commentaire.
Auquel cas, l’appareil militaro-sécuritaire algérien s’agite pour rien. En réalité, il ne répond ni aux autorités marocaines, qui n’ont rien dit, et pour cause, ni aux médias marocains, qui n’ont rien dit non plus, mais à des particuliers qui s’expriment sur YouTube ou Tiktok.
Faut-il expliquer aux généraux algériens et à leurs journalistes qu’au Maroc, les citoyens s’expriment en leur nom personnel et n’engagent qu’eux-mêmes ? L’État, lorsqu’il a quelque chose à dire, le dit clairement selon des méthodes et par des voies officielles connues de tous.
Mais, qu’est-ce qui a le plus irrité les généraux irascibles : l’envoi du message lui-même ou l’interprétation qui en a été faite ici ou là par des particuliers marocains et, accessoirement, par quelques commentateurs étrangers ?
Dans le premier cas, on pense immanquablement aux propos du président Macron décrivant Abdelmadjid Tebboune comme étant l’otage d’un «système politico-militaire dur». Affaire algéro-algérienne, qui ne nous concerne pas.
Dans le deuxième cas, on est en présence d’une réaction épidermique faisant flèche de tout bois et attribuant aux médias marocains une interprétation qui n’est pas de leur fait.
Tempête dans un verre d’eau serait-on tenté d’écrire, tant la question manque de substance. Cela n’a pas empêché des haineux anti marocains de monter sur leurs grands chevaux pour. D’ordinaire les Etats qui se respectent émettent des communiqués officiels pour démentir, rectifier ou expliquer ce qui doit l’être, ou bien pour faire une annonce. Pas à Alger, où un clan mécontent, niché dans Dieu sait quelle caserne, éprouve le besoin de crier haut et fort qu’un message de condoléances du président n’est ni un appel du pied ni une main tendue.
Étranges mœurs en vérité.