Nombreuses sont les conspirations diplomatiques ourdies la sainte nuit disparaissent le jour venu. Elles revêtent pour la plupart des visées de pressions, de désagréments et de marchandages d’intérêts qui sont le pain béni des gouvernements. Or, certains comportements politiques émanant de plans semblant stratégiques et bien étudiés pourraient se révéler à retardement fâcheusement impactant et inattendus sur les peuples ciblés. Il en résulte une vague de haine comme celle qui s’exprime originairement de la France par une multitude de voix qui se succèdent à déverser leurs insanités sur le Maroc comme si de rien n’était.
Le commun des mortels en est aujourd’hui à se demander que l’affaire ne tient plus à une simple tension entre une équipe gouvernementale et une autre, un système étatique vis-à-vis d’un autre, mais renferme une ferme volonté de nuire au Maroc par des cercles français outrageusement tumultueux.
Force est de constater qu’au Maroc les gens en viennent à faire feu de tout bois pour prévenir l’avenir et prédire le pire si les attaques continuent.
Les uns lient ce qui se passe à une erreur de calcul du côté français qui se traduit par une tentative de « punir » le Maroc après avoir pris ses distances et sa liberté d’agir dans ses relations politiques et économiques internationales, contrairement à ce qui prévalait par le passé en termes de concertation et d’autorisation. Les autres en plus d’exprimer leur étonnement ne trouvent aucune explication à la position française, puisque l’Hexagone bénéficie toujours de relations privilégiées qu’elles soient commerciales ou culturelles avec le Maroc. Maintenant, il y a aussi une autre frange de Marocains qui croient savoir que le comportement passif français provient spécifiquement de quelques services. Ces derniers ont bien souvent été induits en erreur par le passé et trompés dans leur jugement sur le développement de la situation dans le pays en écoutant des Marocains confus. Et ce n’est pas la première fois que le côté français se trompe dans ce genre de calcul politique. Plus grave encore, le grand public associe l’apparente hostilité de l’ancien colonisateur au harcèlement et autres accusations portées par les faucons du pays voisin.
En clair, la plus laborieuse des appréciations de la France a été de se mettre à l’avant-garde de certains milieux internationaux ayant fait des pieds et des mains pour garder pointée l’épée de Damoclès de « la question du Sahara » sur la tête du Maroc. Alors qu’en vertu de la logique de l’Histoire et du devoir d’amitié, elle aurait dû précéder les Etats-Unis dans le règlement de la question du Sahara, tant et si bien qu’elle est le témoin privilégié de ce qui s’est passé le premier jour avec les Espagnols. Et malgré le chantage, Maroc a continué à spontanément considérer que son « amitié particulière » avec ce pays européen était une garantie pour que l’interdit ne fasse pas jour au Maghreb, car l’interdit ne tombe pas du faible imprudent à moins qu’on ne l’y pousse et encourage. Sauf que ce sentiment de tranquillité et de confort envers un « ami » traditionnel a commencé à s’estomper en profondeur. Et cette fois, la faille ne serait peut-être pas colmatée par le simple fait de démarches diplomatiques entre gouvernements, mais plutôt par le recours aux réparations d’usage. En réalité, les sentiments propagés dans la population interpellent un profond engagement et une initiative d’envergure de la France pour convaincre les Marocains que les abus ne sont pas coordonnés, persistants ou intentionnels.
Plus que jamais les Marocains attendent et ne souhaitent guère se sentir trahis après six décennies d’oubli du passé. Eux qui ont sacrifié pendant cette période plusieurs atouts capitaux, dont l’enseignement de la langue espagnole dans les écoles du Nord. Ceci alors que la France a bien souvent été tout au long de ces longues décennies le modèle attitré malgré les mutations et autres évolutions intervenues dans le monde, sans omettre le fait qu’elle est restée sans conteste la destination favorite des Marocains dans les affaires du sens et de l’art de vivre. Et Lyautey de dire aux anciens de son pays : Si vous voulez être économe dans l’usage de la France, prenez exemple sur les spécificités du Maroc !
Quant à la dernière restriction relative à l’octroi des visas, elle restera secondaire par rapport à notre objet principal qui est la nécessité de préserver les bonnes intentions et la bonne évaluation des données en prévision de l’avenir. Pour conclure, on va se satisfaire de répéter comme tout bon Marocain que : « La terre d’Allah est vaste » et cela personne ne peut le changer.