« La situation chaotique, tiers-mondiste, et frôlant la tragédie », se poursuit. C’est en ces termes qu’une journaliste du quotidien local El Faro de Ceuta commente la reprise, ce lundi matin, du trafic des porteurs communément appelées « femmes-mulets » qui envahissent quatre jours par semaine les entrepôts de marchandise situés à quelques encablures du point de passage du Tarajal.
Après les scènes chaotiques similaires vécues la semaine dernière, rien ne semble s’améliorer malgré les mesures prises par les autorités des deux pays pour réguler ce flux de marchandises de contrebande déversés quotidiennement sur le sol marocain sans aucun contrôle portant un préjudice économique énorme à l’Etat marocain.
Au nom de la paix sociale, on préfère fermer les yeux face à cette tragédie qui « fait la honte du Maroc », traité de « pays tiers-mondiste » par la presse espagnole qui ne trouve plus les qualificatifs pour décrire cette situation désormais récurrente. Une situation qui consacre l’échec de l’ouverture du nouveau couloir pour ces femmes dont des dizaines préfèrent passer la nuit devant des entrepôts au polygone industriel afin d’être les premières à se servir pour s’assurer un éventuel second voyage au prix de 150 dh chacun en moyenne.
la journée de lundi, a été surtout marquée par des affrontements entre les porteurs hommes qui voulaient se frayer un chemin au milieu des centaines des femmes ployées sous le poids de colis de marchandise, ce qui a nécessité l’intervention des forces de l’ordre espagnoles qui ont eu tout le mal du monde à les contenir, malgré l’arrivée des renforts.
Des scènes de femmes de tous ages qui tombent comme des mouches, d’autres qui sont piétinées, repoussés, matraquées par les agents de la garde civile, sont filmées par la presse locale qui se demande jusqu’à quand les autorités des deux pays vont agir pour mettre fin à cette « tragédie humaine qui se déroule à la frontière sud de l’Europe ».