Une société liée au Parti de l’Istiqlal a remporté cet intriguant marché malgré une offre concurrente moins coûteuse. Les documents consultés laissent également entrevoir des irrégularités dans le processus d’attribution, notamment l’exclusion de l’offre concurrente moins coûteuse sans justification claire.
Le Conseil de la région Casablanca-Settat, présidé par Abdellatif Maâzouz, a récemment attribué un intriguant contrat de 81,2 millions de dirhams à une société de communication. Ce marché vise, officiellement, «à renforcer l’image de la région et sa visibilité auprès du grand public», mais officieusement, il est destiné «à redorer l’image de M. Maâzouz» rapportent nos confrères d’Al-Akhbar.
Les documents en notre possession révèlent que ce marché été lancé par appel d’offres le 19 octobre. L’ouverture des plis liés à l’appel d’offres s’est déroulée le 4 décembre lors d’une réunion publique. Finalement, il a été attribué à SAGA Communication, bien que PR Media et DTI Social ait proposé une offre financièrement plus avantageuse et plus compétitive avant ajustement.
Avant vérification :
Concurrents | Montants des engagements (en dirhams) |
---|---|
SAGA Communication | 75 280 960,14 |
PR Media et DTI Social | 71 580 800,00 |
Après vérification
Concurrents | Montants des engagements ajustés (en dirhams) |
---|---|
SAGA Communication | 81 239 979,84 |
PR Media et DTI Social | 73 939 798,40 |
Des liens avec le Parti de l’Istiqlal, un contrat coûteux et controversé
La polémique prend une autre dimension, selon la même source, en raison des liens présumés entre SAGA Communication et le Parti de l’Istiqlal, auquel appartient Abdellatif Maâzouz. En effet, cette société «avait déjà fourni des prestations au parti lors de la campagne électorale pour les élections législatives de 2021», a-t-on noté. Le montant élevé de ce contrat – 81,2 millions de dirhams – a également provoqué des critiques. Beaucoup remettent en question la pertinence de dépenser une telle somme pour des services de communication, surtout dans un contexte où de nombreuses priorités régionales restent non résolues.
Les documents disponibles mettent en évidence d’éventuelles irrégularités dans l’examen des offres. Notamment, la proposition la moins coûteuse a été écartée sans explication claire. Ces éléments «pourraient entraîner des enquêtes approfondies sur la gestion des fonds publics par le Conseil de la région, ainsi que sur la transparence de ses appels d’offres», selon des sources proches du dossier. Affaire à suivre.