Le président du PAM a annoncé son intention d’adresser un recours en grâce au roi Mohammed VI pour se prononcer sur la libération des prisonniers incarcérés, impliqués dans les événements du Rif. Tout en dépréciant le processus politique qui lui a permis d’accéder au gouvernement.
Lors de son passage dans l’émission télévisée Confidences à la presse, Abdellatif Ouahbi a annoncé qu’il adressera un recours en grâce au roi Mohammed VI «pour réclamer la libération de quelques détenus impliqués dans les événements du nord (2016-2017) condamnés définitivement dans différentes affaires», dont «complot contre l’Etat» et «atteinte à la sécurité intérieure», comme si ce dossier se pose avec cette simplicité élémentaire. Le substitut du procureur, convient-il de le rappeler, avait demandé d’alourdir en appel toutes les peines qui ne correspondaient pas au maximum prévu par le code pénal.
Ce qui étonne le plus dans cette sortie, c’est la procédure qui s’est peu à peu introduite dans les mœurs d’Abdellatif Ouahbi au point d’être observée comme une règle écrite, qui consiste à récupérer à son compte quelques affaires pénales. Avant le scrutin du 8 septembre, le nouveau ministre de la justice a fait appel aux passions de la démagogie les plus imprudentes pour promouvoir son image, lesquelles s’adressent uniquement aux instincts des foules. «Je désire pouvoir de vive voix m’engager à persévérer et même à redoubler de zèle dans l’accomplissement de cette mission que j’ai entreprise avec plusieurs personnalités et réfute toute instrumentalisation politique à des fins électorales et tout marchandage politique» a-t-il déclaré dans l’émission.
«Le ministre de la justice n’est pas Abdellatif Ouahbi, et le gouvernement n’est les élections» a récemment souligné Ouahbi. Les mots d’autrefois lui remontaient invinciblement, irrésistiblement aux lèvres : «Je suis un simple exécutant, mon agenda est celle de l’Etat», ce à quoi le célèbre éditorialiste Younès Dafkir lui a répondu qu’il «s’égare dans les bosquets dangereux des idées générales qui font fi de l’importance du suffrage universel et des élections qui ont été tenues tout en donnant écho au mouvement nihiliste.»
Dorénavant, seuls 8 membres du Hirak demeurent incarcérés, selon la CNDH, raison pour laquelle les déclarations de Ouabi paraissent étranges. «Les nihilistes radicaux le savent bien ; aussi ; espèrent-ils toujours saper le processus démocratique en dupant l’opinion publique. Sans un certain degré de foi et de confiance aux institutions établies et aux hommes chargés de gouverner ; on laisse libre cours à la fluctuation des idées malsaines», a renchéri M. Dafkir.
En août, le PAM et le PJD se sont joints aux appels à accorder la liberté provisoire à deux individus condamnés pour de graves crimes, après plusieurs pétitions signées par des personnalités marocaines – anciens ministres, intellectuels, journalistes, etc. Une démarche qui a provoqué une vive polémique.
«Il n’y a plus d’opinion politique véritable chez Ouahbi, de jugement sain porté sur des choses stables. Il se laisse entraîner par le courant des événements pour devenir l’interprète de la fatalité, le sieur qui constate les faits accomplis. L’incohérence est donc à son comble au sein du gouvernement, et la confusion, le caractère principal de la situation», a déclaré une source proche du dossier à Barlamane.com






