Lors sa rencontre avec le président palestinien, Abdelmadjid Tebboune aurait demandé à son hôte de jouer les médiateurs afin qu’il puisse nouer des relations avec Israël.
Le président algérien flirte avec Tel-Aviv et veut un rapprochement «par étapes» avec l’État hébreu. Selon l’agence de presse palestinienne, le président algérien aurait confié à son homologue palestinien la mission de lui baliser le chemin pour apaiser ses relations avec Israël, quelques jours seulement après des commentaires acerbes faisant allusion au contrat de coopération sécuritaire signé entre le Maroc et Israël. Abdelmadjid Tebboune a dénoncé une visite «de la honte» et parlé d’«une menace» contre son pays.
Abdelmadjid Tebboune a confié une mission difficile à M. Abbas, puisque ces dernières années, les relations entre Israël et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas se sont détériorées. Les négociations de paix pour régler le dossier entre les deux parties sont suspendues depuis 2014. Alger, aussi, a condamné la décision de l’Union africaine (UA) d’accorder à Israël le statut d’observateur à l’organisation panafricaine et a tenté de l’entraver bien que Tel-Aviv entretient des relations avec 46 pays africains, avait ce statut d’observateur au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) jusqu’à sa transformation en Union africaine en 2002.
En octobre, les services de sécurité algériens ont affirmé avoir déjoué des attaques armées qu’un groupe séparatiste kabyle planifiait à l’aide de complices à l’étranger. Les personnes interpellées projetaient de mener des «actions armées visant à porter atteinte à la sécurité du pays avec la complicité de parties internes prônant le séparatisme», a ajouté la DGSN. Selon le communiqué, les suspects ont avoué avoir été «en contact permanent via internet avec des parties étrangères opérant sous le couvert d’associations et d’organisations de la société civile et basées dans l’entité sioniste (Israël) et dans un pays d’Afrique du Nord», selon la même source.
En août, lors d’une visite au Maroc, Yaïr Lapid avait exprimé ses «inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine» (UA). Ramtane Lamamra a fustigé lundi «des accusations insensées et des menaces à peine voilées». «Ce qui compte, ce sont les très bonnes relations entre Israël et le Maroc, illustrées» par la récente visite de Yaïr Lapid et «la coopération entre les deux pays pour le bien de leurs citoyens et de toute la région», a rétorqué la source diplomatique israélienne. Selon elle, «Israël et le Maroc sont une partie importante d’un axe pragmatique et positif dans la région face à un axe qui va en sens inverse et qui inclut l’Iran et l’Algérie».