Dimanche dernier, 20 personnes se sont retrouvées aux urgences à Tanger, suite au détachement du bras métallique du manège à bord duquel elles étaient montées, entraînant la chute d’une partie de la structure, les personnes avec.
Comment son réglementées les aires de jeux qui sont une activité très prisée des estivants et un business florissant pour les forains ? Y a-t-il des législations en vigueur pour garantir la sûreté des personnes ? En cas d’accident, vers qui se tourner ?
Abderrahim Taibi, Directeur de l’Institut Marocain de Normalisation (IMANOR) affirme à Barlamane.com/fr que malheureusement, »non, le Maroc n’a pas de législation concernant les manèges », induisant que le suivi n’est pas assuré et que les manquements ne sont pas sanctionnés. Le Directeur nous précise que la contribution de l’IMANOR restera limitée puisque les normes de l’IMANOR sont des «normes à caractère volontaire», qui ont besoin d’être appuyées par une autorité pour avoir un caractère contraignant.
M. Taibi apporte une précision concernant trois aspects majeurs à traiter dans la législation. « En premier lieu, l’aspect équipement, qui concerne la conformité des pièces avant leur montage, et qui doivent être élaborées selon des normes précises. Ensuite, l’aspect de l’installation selon un mode d’emploi précis, puis l’aspect de la compétence de l’installateur, qui doit être formé et doit rendre des comptes».
Il poursuit en donnant l’exemple de pays étrangers. «A l’international, toute une législation entoure les manèges et les jeux d’attraction, contrairement au Maroc», ajoute M. Taibi, en insistant sur le fait que «l’existence de normes ne suffit pas, un caractère contraignant et surtout, un cahier de charges sont nécessaires».
M. Taibi distingue deux phases à respecter, la première est la phase d’installation, et la deuxième est la phase d’entretien : «la deuxième est la plus sensible, parce qu’on aura beau installer correctement un manège, après 6 mois d’utilisation, il se détériorera forcément», souligne -t-il. Et de poursuivre : «la présence d’un cahier de charges garantira l’entretien, avec des preuves à l’appui, par l’exigence de production de rapports de contrôle qui précisent qui l’a fait, pour que la responsabilité soit portée par une parti quelconque». «La conformité doit être prouvée en continu», conclut M.Taibi.