Dans le cadre de la thématique de « l’Asie comme horizon de pensée », l’Académie du Royaume du Maroc a organisé une conférence sous le thème de « la Malaisie vers le développement durable : de l’économie du tigre à la nouvelle Malaisie », animée par M. Alazan Mahadi.
Aujourd’hui, c’est M. Alazan Mahadi, ancien conseiller scientifique du premier ministre malaisien, et membre du programme « Technology, Innovation, Environment and Sustainability » (TIES) à l’Institut des études stratégiques et internationales en Malaisie qui a animé une conférence sur le modèle de développement en Malaisie pour faire profiter l’assistance du modèle de ce pays d’Asie à l’essor fulgurant.
Lors de cette conférence, M. Mahadi a décortiqué, d’un point de vue historique, le modèle de développement de la Malaisie, pays qui a du faire face à différents défis dans cette Asie considérée comme étant le miracle du 21ème siècle, puisqu’elle a réussi à passer d’une situation économique extrêmement dérisoire au statut de continent puissance.
La Malaisie et le Maroc réunissent un nombre appréciable de points communs. Tout d’abord, la Malaisie est une monarchie constitutionnelle, bien que ses citoyens n’aient pas voté la Constitution, contrairement aux Marocains. L’expérience démocratique de la Malaisie est presque de la même durée que celle du Maroc, puisqu’elle a réussi à obtenir son indépendance en 1957, soit un an après le Maroc.
Ensuite, la Malaisie est, à l’instar du Maroc, un pays musulman extrêmement modéré. Le pays adopte d’ailleurs un nombre de stratégies afin de contrer l’extrémisme religieux et le terrorisme et ce, vu qu’elle regroupe un grand nombre de cultures différentes, a fait observer M. Mahadi.
Concernant l’économie du pays, M.Mahadi a révélé que beaucoup croient que l’Asie fait partie du cercle des tigres, un groupe de 4 à 5 pays de l’Asie de l’Est. Dire que la Malaisie en fait partie revient à en exagérer le mérite, puisque l’économie du pays est encore modeste, selon les mots de M. Mahadi. L’économie Malaisie reste une bonne économie qui vit encore ses crises et ses soubresauts par moments, mais qui arrive à s’en sortir grâce à des stratégies pertinentes, précise M. Mahadi.
L’un des plus grands atouts de l’économie malaisienne est ses ressources naturelles, qu’elle a employées dans l’industrie mais également dans le développement de son commerce avec les autres pays. La richesse naturelle de la Malaisie réside dans sa position géographique stratégique, bien qu’elle ne fasse plus partie de l’itinéraire des « chemins de soie ». Sa fenêtre maritime lui facilite également les activités d’export. S’y ajoute un véritable effort en matières d’infrastructures, afin de rallier tous les coins du pays à la capitale.
Ajoutons qu’en 1977, la Malaisie a découvert en son territoire des ressources pétrolières et gazières, chose qui a constitué de véritables fonds de ressources qui ont épaulé l’économie du pays.
C’est Mahathir Mohamed, élu premier ministre lors des années 80, qui posera les axiomes de l’économie malaisienne. Il a ainsi pu instaurer un modèle économique basé sur une lourde industrialisation, afin que la Malaisie n’exporte plus que ses ressources naturelles, chose qui a réussit à attirer l’investissement étranger. La Malaisie s’est, en conséquence, ouverte à la privatisation et la concurrence, son PIB par tête a augmenté. Le pays s’est doté d’une croissance notable.
En ce sens, le modèle de développement malaisien est un modèle intéressant à explorer pour les pays émergents. Ainsi, l’émergence de la Malaisie s’est fait à travers la promotion de la classe moyenne, la redistribution des revenus et richesses, l’éducation, la santé, et tous les droits basiques, a avancé M. Mahadi, en ajoutant que la Malaisie ambitionne de se classer parmi les pays développés à l’horizon 2020. Tels sont les mêmes points autour desquels le Roi Mohammed VI a appelé à une attention particulière, pour le prochain modèle de développement marocain, dans son dernier discours de la Fête du Trône.
Rappelons que l’Académie du Royaume du Maroc poursuit son cycle de conférences encadrées par d’éminents hommes politiques, scientifiques et intellectuels, en amont de la 46ème session prévue du 9 au 17 décembre prochains.