Dans le cadre de la thématique « l’Asie, comme horizon de pensée », l’Académie du Royaume du Maroc poursuit son cycle de conférences encadrées par d’éminents universitaires, scientifiques et intellectuels. A ce titre, l’Académie organise les 11 et 12 décembre des sessions d’études sur la patrie de Gandhi.
L’Inde a réalisé au cours de ces dernières décennies des progrès considérables. Le membre du groupe dit des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), est appelé, selon des études prospectives concordantes, à se renforcer et à se positionner dans un futur proche parmi les 5, ou même les 3, grandes puissances mondiales.
Les succès scientifiques, technologiques et économiques du pays des Maharadjas ne peuvent qu’interpeller aussi bien les pays qui continuent de se débattre dans le sous-développement que ceux qui se situent aujourd’hui, comme c’est le cas du Maroc, dans une phase de transition vers l’émergence, d’où vient l’importance de cette rencontre qui vise à créer des passerelles entre les intellectuels des deux bords et favoriser l’échange, le dialogue et les expériences diverses dans la perspective d’une approche pluridisciplinaire.
Lors de la séance inaugurale de la session sur l’Inde, Mohammed Kettani, Chancelier et membre de l’Académie du Royaume du Maroc, a lu le message d’Abdeljalil Lahjomri, Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, dans lequel l’accent a été mis sur la civilisation indienne qui est considérée comme l’une des plus anciennes civilisations dans le monde et qui date de plus de 5.000 années. En effet, l’Inde rime avec diversité et se distingue par son art, sa culture, ses langues et ses traditions hors pair.
Par ailleurs, la plus grande démocratie du monde s’est toujours caractérisée par ses légendes et ses merveilles qui font d’elle un pays singulier et unique d’un point de vue culturel. En outre, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume a rappelé dans son message l’amour et la passion qu’éprouvent les Arabes pour les contes faisant ainsi référence aux histoires de « Kalila et Dimna » et à « Sindbad le marin » qui trouvent leurs origines dans la péninsule indienne.
En outre, plusieurs études projettent l’économie indienne aux premières places des puissances économiques mondiales dans la seconde partie du siècle. Soulignons que l’Inde a connu un décollage économique plutôt lent dans les années 1980 avant de s’accélérer depuis les grandes réformes entreprises à partir de 1991. Ces réformes ont été adoptées en réaction à une crise monétaire et à un déficit commercial important. Elles incluent la libéralisation des investissements étrangers, des réductions significatives des tarifs douaniers, la modernisation du secteur financier, et des ajustements dans les politiques monétaires et fiscales.
Dans ce contexte, M. Lahjomri a rappelé dans son allocution le discours qui a été prononcé par le Souverain devant le 3ème Sommet du Forum Inde-Afrique, qui s’est tenu à New Delhi du 26 au 29 octobre 2015. En effet, le Monarque a exprimé son admiration à l’expérience menée par l’Inde pour mettre au point un modèle de développement pionnier, qui lui a permis de se hisser au rang des puissances émergentes. « Cette évolution la conforte dans son ambition légitime de jouer un rôle fondamental dans les organes des Nations unies, chargés du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ce qui qualifie l’Inde pour occuper une telle position, c’est cette particularité qui caractérise sa politique étrangère. Elle se distingue en l’occurrence par la pondération, la responsabilité et le respect de la légalité internationale et de l’intégrité territoriale des Etats, ainsi que la défense des intérêts et des justes causes des pays en développement », a observé le Roi.
Les discussions se poursuivront donc jusqu’au 12 décembre courant sur les expériences de modernisation et de développement de l’Inde. Durant la 46ème session de l’Académie du Royaume du Maroc, des experts et des scientifiques examineront ainsi la manière dont l’Inde opère pour préserver l’équilibre entre sa volonté politique de modernisation et la détermination intellectuelle des civilisations.