Le débat prévu dimanche après-midi au sommet de l’Union africaine (UA) sur l’accréditation d’Israël à l’organisation a été suspendu et un comité va être créé sur ce sujet controversé parmi les 54 Etats membres. Une annonce présenté par les relais de la diplomatie algérienne comme une supposée victoire. Décryptage d’une surenchère.
En juillet, le président de la Commission de l’UA avait accepté l’accréditation de l’Etat hébreu avec le statut d’observateur, suscitant l’ire de l’Afrique du Sud et de l’Algérie. Ce 6 février, le régime algérien a prétendu que cette décision «a été révoquée». Il n’en est rien, au moment où le patron de l’UA a dénoncé «l’hypocrisie des régimes qui ont des accords avec Israël et qui s’opposent à son entrée au sein de l’UA.» Selon nos informations, c’est Amar Belani, le soi-disant envoyé spécial algérien sur le Sahara occidental et le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, qui veulent vendre cette fausse information comme une «victoire algérienne».
«La question d’Israël a été suspendue pour le moment et à la place, un comité sera mis en place pour étudier la question», a déclaré un des diplomates interrogés par l’AFP en marge du sommet de l’UA, qui se tient jusqu’à dimanche dans la capitale éthiopienne Addis Abeba. Ce report, selon l’AFP toujours, évite un possible vote sur cette décision prise en juillet par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.
Le sommet de l’Union africaine (UA) qui se tient ce week-end à Addis-Abeba a été l’occasion pour le régime algérien afin de le détourner vers des débats sans intérêt au sujet des relations avec Israël. La question a éclaté en juillet, lorsque le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a accepté l’accréditation d’Israël, avec le statut d’observateur, auprès de l’organisation panafricaine, offrant à l’Etat hébreu une victoire éclatante depuis près de deux décennies. L’Afrique du Sud et l’Algérie en tête, ont rapidement protesté, affirmant avoir été mis devant le fait accompli. Mais les deux pays ne sont guidés que par des calculs politiciens.
Les ministres des affaires étrangères n’ont pas réussi à s’entendre sur cette question lors d’une réunion en octobre 2021, et l’Afrique du Sud et l’Algérie l’ont inscrite malgré tout à l’ordre du jour du sommet des chefs d’Etat de l’organisation qui a débuté samedi 5 février, selon des documents de l’UA, malgré les sujets d’actualité brûlants qui nécessitent une grande implication africaine, comme la pandémie de Covid-19 et les récents coups d’Etat sur le continent, la question d’Israël a été un faux débat durant ce sommet qui marque le 20e anniversaire de la fondation de l’UA.