L’opération de maintenance du parc auto de la chambre des Conseillers a coûté 680 millions de centimes depuis 2009 jusqu’à la date de l’élection de l’actuel bureau, et le le coût de location de voitures pour le transfert des délégations étrangères à l’intérieur du Royaume s’est élevé à près de 600 millions de centimes pendant la même période.
Cette littérature et ces chiffres faramineux proviennent du bureau de la deuxième chambre du Parlement dans une mise au point en réaction aux informations rapportées par certains médias relatives à l’achat de 12 Mercedes pour une valeur de 700 millions de centimes, soit plus de 43 millions pièce. Des voitures dont auraient bénéficié certains membres du bureau et le président de la chambre des Conseillers.
Non contente, la Chambre dénonce une campagne médiatiques orchestrée par certains supports médiatiques liés à des « agendas partisans étriqués » qui ont eu recours à des titres racoleurs avec l’intention délibérée de nuire à l’image de l’Institution. Elle soutient mordicus que l’acquisition de ces voitures est intervenue suite à une étude menée par les services de la Chambre ayant conclu que « la maintenance du parc automobile est très onéreuse ».
Dans un souci de faire des économies et tenter d’épargner le contribuable, la chambre, sur la base de son étude, a jugé nécessaire d’acquérir des voitures neuves, d’autant plus que la Chambre se prépare à organiser deux congrès importants, le premier dans le cadre du partenariat avec l’Union interparlementaire en rapport avec la COP22 de Marrakech, qui verra la participation de plus de 250 parlementaires, ensuite un forum de l’Union parlementaire africaine avec la participation de plus de 260 invités africains.
Ce que le lecteur ne pourra peut être jamais comprendre, c’est comment 12 Mercedes « brand new » pourront transporter 250 parlementaires et 260 invités africains dont on ne sait pas qui va les prendre en charge. Pour assurer le transport de tout ce beau monde, c’est une dizaine de cars dont on a besoin et non pas de 12 voitures de luxe. Et puis, si nos chers conseillers se soucient de l’argent du contribuable, alors pourquoi ne pas acquérir des Dacia et comme ça, pour le prix d’une Mercedes on obtient cinq belles Dacia made in Morocco et dont la maintenance n’arrivera jamais à 690 millions de centimes.
Dire également, pour se dédouaner, que la décision d’acquérir ces voitures a été prise par le bureau de la Chambre qui représente les différentes sensibilités politiques après que celui-ci ait demandé, lors d’une réunion avec le chef du gouvernement, un traitement similaire à celui réservé à la chambre des représentants, relève de la fuite en avant.
Et enfin, dire encore que ces voitures luxueuses ne sont pas destinées aux membres du bureau ou au président de la Chambre, et qu’elles sont utilisées par la Chambre dans le cadre de la gestion administrative commune et transparente, c’est noyer le poisson dans l’eau.
Pour rappel, les membres du bureau bénéficient déjà de 7000 dh d’indemnités de transport, de bons d’essence en plus d’un salaire mensuel de près de 40.000 dhs.






