La jeune Association des pilotes marocains (créée en 2015) a déploré l’attitude des responsables de la compagnie nationale aérienne (RAM) qui persiste dans son refus de procéder au recrutement de ses pilotes.
Raison invoquée par la RAM, selon l’APM, la formation dont ces pilotes ont bénéficié ne répond pas à ses prérequis. Un argument que conteste l’association qui qualifie, dans un communiqué parvenu à barlamane.com, la position de la RAM de « contestable, voire déplorable ». Elle en veut pour preuve le fait, entre autres, que la licence dont bénéficie ces pilotes, délivrée par le Ministère de l’Equipement du Transport et de la Logistique, obéit aux normes internationales de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, sans compter le cursus de formation de ces pilotes dispensé par des instructeurs retraités ou en fonction auprès de la RAM.
L’APM tient à souligner, à cet égard, que les pilotes formés dans des écoles étrangères sont tenus d’homologuer leur diplôme par l’autorité de Tutelle alors que les licences des pilotes marocains est déjà agréée par cette autorité.
Mais là où le bât blesse pour ces jeunes pilotes, c’est le fait que la RAM connaît un grand manque au niveau des pilotes, estimé à 100 pilotes. Pour combler ce gap, la Ram a dû recourir à des pratiques « à la limite de la légalité engendrant ainsi un risque très fort d’atteinte à l’image de la compagnie et à celle du pays, dont la pratique ‘’pay to fly’’ révélée par France 3 (….).
A en croire l’APM, face à ce manque et alors qu’elle aurait dû recruter les pilotes marocains, la RAM a dû renoncer à ces pratiques (de pays-to-fly) et s’est trouvée obligée d’immobiliser des avions, ce qui risque d’engendrer des manques à gagner significatifs au moment où elle doit investir énormément pour financer son programme de développement. »
Selon le communiqué, ce serait, d’après la RAM, l’AMPL, association faisant office de syndicat des pilotes de la RAM, qui s’est opposée au recrutement de ces jeunes pilotes. Ladite association a renvoyé la balle à la RAM qu’elle considère responsable de cette situation ce qui, aux yeux de l’APM constitue « un jeu de dupes entre les deux entités, les motifs de refus demeurant tus ».
Apres avoir frappé à toutes les portes, et tenté en vain d’être reçue par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, l’APM dit n’avoir que deux options : S’expatrier, mais là aussi les compagnies étrangères préfèrent recruter leurs concitoyens et exigent des pilotes étrangers une expérience conséquente (approximativement 3000 heures de vol), ou exercer au Maroc. La Ram refusant d les recruter, il ne leur reste qu’Air Arabia Maroc. Cependant, de par sa taille, cette compagnie ne peut, à elle seule absorber tous ces pilotes.
Face à cette situation kafkaïenne, l’APM préconise l’interdiction du recours à la pratique du Pay To Fly au Maroc, la marocanisation des postes de pilotage au sein des compagnies marocaines, la mise en place d’un concours national pour l’accès des pilotes à Royal Air Maroc sur la base des licences délivrées par les autorités marocaines compétentes.
La balle est dans le camp de la RAM.