Pourquoi le Maroc ne se met-il pas de manière durable sur une trajectoire d’émergence alors qu’il réunit toutes les conditions pour réussir : stabilité politique et sociale, amélioration du climat des affaires ? s’est interrogée l’AFD (Agence française de développement) dans son nouveau rapport qui aborde la question des facteurs qui empêchent le Maroc d’accéder au rang d’économie émergente.
Dans un nouveau rapport, l’Agence française de développement (AFD) se penche sur la question de la trajectoire d’émergence économique du Maroc. Selon cette étude, le Maroc a enregistré pendant la période 1960 à 2002 une croissance annuelle moyenne de 4,2% alors que sa population a augmenté de 2,2%. Une performance qui reste insuffisante, comparée aux potentialités du pays, apprend-on de l’édition du jour de l’économiste.
« Une trajectoire d’émergence économique suppose une croissance économique forte et continue durant plusieurs décennies successives. C’est le cas des pays asiatiques, qui, grâce à 30 ans consécutifs de croissance rapide de plus de 5% par an, ont pu améliorer le niveau de leur population et redynamiser leur structure productive. A l’inverse, le Maroc a enregistré pendant la période 1960 à 2002 une croissance annuelle moyenne de 4,2% alors que sa population a augmenté de 2,2%. Une performance qui reste insuffisante, comparée aux potentialités du pays et à celles d’autres pays comparables comme la Malaisie, la Corée du Sud, la Tunisie ou encore le Botswana », explique l’AFD dans son rapport.
La vitalité de la croissance économique du Royaume n’a pas été impactée par la crise financière internationale grâce à la solidité de son système bancaire. Entre 2009 et 2011, la croissance est restée soutenue : en moyenne 4,4%. Dans le même temps, on enregistrait l’amorce d’une transformation sectorielle allant dans le sens d’une évolution structurelle de l’économie tant attendue. La décroissance de l’agriculture allait de pair avec la montée en chaîne de valeurs de l’industrie automobile et de l’aéronautique. Cependant, cette évolution n’a été que d’une courte durée suite à la baisse du trend de croissance, ajoute l’économiste.
Afin de devenir un pays émergent, l’AFD rappelle donc plusieurs propositions, formulées par diverses institutions. Dans la plupart des cas, elles mettent le curseur sur la qualité du capital humain, la poursuite des réformes de gouvernance et l’amélioration du climat des affaires. L’assouplissement du marché du travail, le ciblage des politiques d’investissement sur les infrastructures technologiques, la transformation structurelle de l’économie via l’appui des secteurs clés font également partie de la recette, indique l’économiste.






