Le dirigeant de la société ainsi que plusieurs de ses collaborateurs sont incarcérés et soupçonnés d’escroquerie et d’abus de confiance. Il y aurait eu des centaines de personnes flouées.
Des dizaines de victimes de la société Bab Darna ont manifesté dimanche 22 décembre devant le siège du Parlement à Rabat pour exprimer. «Nos demandons la vérité et de mettre toute la lumière sur les pratiques frauduleuses imputées à Bab Darna» et «Nous réclamons l’intervention du gouvernement» ont notamment ont-elles scandé. Pour leurs avocats, elle «se sont laissées séduire par des offres immobilières douteuses», et évoquent un montant du préjudice estimé à 40 millions de dirhams.
Six interpellations ont été menées depuis début novembre dans le cadre de cette affaire. Le dirigeant de la société Bab Darna, Mohamed El Ouardi, est incarcéré à la prison d’Oukacha, à Casablanca, en détention préventive. D’autres personnes, notamment un notaire, un comptable et deux responsables, suspectés de complicité pour avoir prêté leur concours aux escroqueries présumées ont été arrêtés. Les promoteurs auraient reçu des millions de dirhams de personnes désireuses d’acquérir des logements dans le cadre de projets mort-nés.
Selon les témoignages des victimes, El Ouardi serait soupçonné «d’escroquerie, d’abus de confiance envers ses clients, de faux et usage de faux». Plusieurs plaintes ont été déposées, par des personnes s’estimant lésés par les manœuvres de Bab Darna. «Il y a quelque 850 victimes, qui ont chacune souscrit à des sommes avancées entre 300 000 et 1 million de dirhams pour acquérir des appartements ou des villas» a-t-on expliqué.
Les victimes se recrutaient par cooptation dans les salons de l’immobilier organisés au Maroc et ailleurs. La mécanique pour les pousser à signer des actes de vente alors que beaucoup d’entre eux résident à l’étranger, était bien rodée. Les dirigeants de Bab Darna proposaient à leurs clients -des cadres ou professions libérales, d’acheter des biens immobiliers à des prix attractifs. Le soutien des banques et le battage médiatique mené par la société leur donnaient confiance. Il s’agit de «la plus grande escroquerie immobilière et financière du Maroc», estime les représentants des victimes.