L’ancien directeur du quotidien Akhbar Al-Youm, accusé de «traite d’êtres humains», «abus de pouvoir à des fins sexuelles» et «viol et tentative de viol» boycotte son procès, alors queverdict définitif de la juridiction concernant son affaire s’approche.
«Nous nous passons de sa présence», a annoncé le président de la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca, qui a expliqué lui avoir adressé une sommation à comparaître. Toufik Bouachrine ayant décidé de boycotter, mardi 1er octobre, une nouvelle audience de son procès.
Le journaliste a de nouveau refusé de se présenter de lui-même devant la Cour pour assister aux plaideoiries. Amené de force à la barre par les gendarmes, le 24 septembre, Toufik Bouachrine a menacé d’une grève de la faim pour protester contre le traitement qu’il a subi. En même temps, les rejets de sa demande de libération conditionnelle se poursuivent.
Alors que le président a désigné un huissier pour sommer l’accusé de comparaître, le procureur du roi près la cour d’appel de Casablanca, dans sa plaidoirie, a dressé le portrait d’un prédateur, déclarant que «le prévenu a des démêlés avec le droit commun et non avec le ministère public.» «Cette affaire me ronge, le sommeil m’a quitté depuis que j’ai pris connaissance du fond de ce dossier» a déclaré M. Mohamed Messaoudi, lequel a souhaité la présence de l’accusé «pour qu’il affronte les accusations qui pèsent sur lui.»
L’accusation assure qu’il s’agit bien de Taoufik Bouachrine dans les enregistrements exposant des scènes de tentatives de viol. Une douzaine de vidéos ont été projetées. Le procureur du roi, qui a supervisé l’enquête préliminaire, a adressé ses «remerciements» aux plaignantes qui ont «mis un terme au tabou de la violence sexuelles dans les bureaux frigides»
«Je tiens à vous remercier d’avoir rompu le silence et d’avoir clamé un haut et fort un “non” retentissant dans une société abyssine et patriarcale, l’histoire se souviendra de vous» a-t-il détaillé. Un avocat de la partie civile, Me Abdelfattah Zahrach, a accusé Bouachrine d’adopter une «démarche déviante» suite à sa décision de ne pas assister à l’audience.
Toufik Bouachrine a été reconnu coupable de toutes les charges retenues contre lui et a octroyé aux victimes des indemnisations. L’accusation est fondée sur deux plaintes, trois témoignages à charge et cinquante vidéos saisies dans le bureau de l’accusé.






