Le Parlement européen s’est prononcé à une large majorité pour demander la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie. Toutefois du côté des députés LFI, Rima Hassan a voté contre cette résolution, et Manon Aubry, tête de liste aux dernières européennes, s’est abstenue.
Pas de franc soutien à Boualem Sansal du côté de La France insoumise. Le Parlement européen a voté jeudi, à une large majorité (533 voix pour, 24 contre), une résolution pour demander la libération de l’écrivain, incarcéré depuis la mi-novembre en Algérie, ainsi que d’autres critiques du pouvoir algérien.
Le texte réclame sa libération immédiate et inconditionnelle
Le texte, soumis par des élus de cinq des huit groupes politiques du Parlement européen (conservateurs du PPE, socialistes, nationalistes d’ECR, libéraux de Renew et écologistes), a donc été adopté. Toutefois, Rima Hassan, militante propalestinienne, a voté contre cette résolution, et Manon Aubry, tête de liste de LFI aux dernières élections européennes, s’est abstenue, selon les résultats du vote disponibles sur le site du Parlement.
Le texte condamne l’arrestation et la détention de Boualem Sansal et réclame sa libération immédiate et inconditionnelle et condamne également les arrestations de tous les autres militants, prisonniers politiques, journalistes, défenseurs des droits de l’homme et autres personnes détenues ou condamnées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression.
Un cas qui a envenimé les relations entre France et Algérie
Boualem Sansal, âgé de 75 ans, est incarcéré depuis la mi-novembre en Algérie et poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.
La résolution adoptée par les eurodéputés demande à l’Algérie de revoir cet article ainsi que toutes les lois répressives qui restreignent les libertés. Les futurs versements de fonds de l’Union devraient tous tenir compte des progrès accomplis en matière de respect de l’Etat de droit et de la liberté d’expression, ajoute la résolution.
Le cas de l’écrivain, naturalisé français en 2024, a envenimé les relations déjà houleuses entre la France et son ancienne colonie. Le président français Emmanuel Macron avait dénoncé début janvier l’incarcération totalement arbitraire de l’écrivain, gravement malade, suscitant un tollé en Algérie où le pouvoir a dénoncé une « immixtion inacceptable » de Paris « dans une affaire intérieure ».
Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris des déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d’extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.