Le gouvernement espérait que le conflit avec Rabat en recourant aux bons offices du roi Juan Carlos Iᵉʳ, mais l’idée a été rapidement abandonnée. Pedro Sánchez a contacté le roi Felipe VI, mais il n’a pas été appelé à intervenir dans l’affaire Brahim Ghali.
Au palais de la Moncloa, la résidence officielle du président du gouvernement espagnol, «la température ambiante a grimpé en flèche et les conséquences de la crise avec Rabat se sont heurtées aux mâchoires tendues de Pedro Sánchez» rapporte le site La Razon. Signe indubitable que le socialiste a été dépassé par les événements. L’avalanche sur Sebta de milliers d’immigrants a mis l’exécutif en état d’alerte. Au cours de ces premières heures, une guerre de nerfs a éclaté dans la bouillonneuse résidence d’État située à Madrid.
«La preuve que la panique produite par l’ampleur de la marrée migratoire à Ceuta était retentissante est que les proches collaborateurs de Sanchez ont songé à recourir aux bons offices de l’ancien roi Juan Carlos Iᵉʳ, compte tenu de ses prestigieuses relations avec la Maison royale marocaine», rapporte le Razon. «Don Juan Carlos réglerait ça pour nous !» a-t-on propagé dans les couloirs de La Moncloa. Toutefois, «personne n’était assez résolu pour mettre une telle option sur la table de Sanchez» reconnaît la même source.
Selon La Razon, «Sánchez a maintenu des contacts avec le roi actuel Felipe VI, uniquement pour le tenir au courant des événements alarmants de Sebta». Si on en croit les proches collaborateurs de Sanchez, «il n’a même pas pu demander au chef de l’Etat de parler au roi Mohammed VI pour tenter de calmer les tensions» avec Rabat. Depuis le déclenchement de l’affaire Ghali, «les relations diplomatiques continuent de s’expédier entre secrétaires d’État avec le Maroc, mais aussi avec l’Algérie et autour des États-Unis» précise la même source.
«Le fait est que les événements de Sebta sont advenus au pire moment pour Sánchez. Le leader socialiste ne passe pas par de bonnes semaines. Il a été vu, essayant de survivre au sentiment de sombrer» rapporte la Razon. Au milieu de la crise qui persiste il y a une femme, la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, de plus en plus remise en cause au sein du gouvernement. «Elle était le cerveau, il y a un mois, de l’idée qu’accueillir le chef du Front Polisario, Brahim Gali, affirmant que cela ne perturbera pas les relations avec le Maroc». La question des «considérations humanitaires», face à un état de santé «extrêmement grave» de Ghali est toujours considérée par le gouvernement de Sanchez malgré les fermes protestations de Fernando Grande-Marlaska.
«Malgré cela, Sánchez est fermement déterminé à maintenir Ghali hospitalisé à Saragosse. La crise promet donc de se prolonger dans le temps et même de s’enraciner, malgré ses mots pompeux indiquant qu’il n’y a pas de meilleur ou de plus grand allié au Maroc dans l’Union européenne pour défendre ses intérêts que l’Espagne» reconnaît la même source.
«L’Espagne, comme tant de fois ces dernières années, n’a réagi qu’au fait accompli. Et, heureusement pour Sebta, Sánchez a pu s’abriter derrière l’Union européenne. Bien sûr, il a été démontré que le gouvernement de Pedro Sánchez s’obstine à gâcher tout ce qu’il touche» pointe, avec une touche d’humeur, la même source.