Le président français, François Hollande, a souligné la nécessité de «laisser la justice travailler », en conformité avec les règles qui sont en vigueur en France et ce, à propos à l’affaire de chantage des deux journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet contre le roi Mohammed VI.
Le président français, qui réagissait ainsi pour la première fois à propos de cette affaire lors de la conférence de presse dimanche à la fin de sa visite au Maroc, a indiqué avoir «rappelé avant cette visite, comme pendant cette visite, les règles qui existent en France».
« Ces règles, c’est à la fois l’indépendance de la justice qui travaille avec les éléments d’information qu’elle peut saisir sur toutes les enquêtes. La deuxième règle, c’est l’indépendance de la presse qui n’est pas non plus à l’abri d’un certain nombre d’abus s’ils sont vérifiés et s’ils sont démontrés », a-t-il expliqué en insistant: «Il faut laisser la justice travailler».
Les journaliste français Eric Laurent et Catherine Graciet ont été inculpés par la justice française de « chantage » et « extorsion de fonds » à l’endroit du Roi Mohammed VI, sur plainte des avocats du Maroc. Ces derniers accusent les deux journalistes d’avoir tenté de soutirer au souverain marocain la somme de 3 millions d’euros contre la non-parution d’un livre qui serait, selon ses auteurs, « compromettant » pour la famille royale.
Cette affaire continue de susciter l’indignation dans les milieux journalistiques, aussi bien en France qu’au Maroc, voire au niveau international, en raison de la gravité de ce geste qui porte préjudice à l’ensemble de la profession.
Parmi ces réactions, celle de l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI) en France qui avait tenu, à l’occasion de l’éclatement de ce scandale, à rappeler les principes qui doivent régir en toutes circonstances la pratique journalistique.
«Un journaliste digne de ce nom ne saurait se faire payer par une source ou un tiers intéressé pour publier, retenir ou supprimer une information», souligne cette association tripartite, regroupant journalistes, entreprises de médias et représentants des publics. Elle tient également à préciser, « sans préjuger des développements judiciaires » de cette affaire, que «l’information n’est pas monnayable, un journaliste digne de ce nom ne saurait payer une information ou un informateur ».
L’ODI estime enfin, qu’en raison du fait que « la qualité de l’information et la confiance dans les médias sont essentielles pour les acteurs de la vie publique comme pour les citoyens, que ceux qui se livrent à de telles manœuvres pour étouffer ou discréditer une enquête desservent la cause qu’ils défendent et affaiblissent la démocratie, en France comme à l’étranger ».