La participation présumée de plusieurs hautes personnalités à un vaste trafic de drogue en Afrique ranime encore les débats alors que de nouvelles révélations sur Saïd Naciri et Abdennabi Biioui, en détention depuis leur arrestation le 22 décembre 2023, continuent d’alimenter les chroniques judiciaires.
Ahmed Ben Brahim, le Malien incarcéré depuis 2019 dans le cadre d’une affaire de trafic international de stupéfiants, a porté plainte pour menaces de mort, jeudi 27 juin, contre Saïd Naciri, Abdenbi Biioui, Abderrahim Biioui et Kacem El Mir, a appris Barlamane.com de ses sources.
Dans sa déposition, M. Ben Brahim accuse les quatre individus de le menacer après son refus de présenter un désistement en leur faveur et de se retracter de ses premières déclarations. Il souligne que les mis en cause «lui ont proposé 120 millions de dirhams dans un premier temps par le biais d’un ressortissant turc établi en France, avant que la somme soit revue à la hausse pour atteindre 500 millions de dirhams» afin de l’amener en contrepartie, à revenir sur ses déclarations.
Pour rappel, Saïd Naciri, député et président du Conseil préfectoral de Casablanca ainsi que Abdennabi Biioui, président du Conseil régional de l’Oriental, sont soupçonnés d’avoir été impliqués dans le réseau du baron de la drogue malien, Ahmed Ben Brahim, surnommé le «Pablo Escobar du Sahara». Ils ont été auditionnés avec une vingtaine de personnes par un juge d’instruction dans le cadre de cette affaire tentaculaire et leur procès reprendra le 18 juillet.
Les accusations retenues sont diverses, dont «détention, commercialisation et exportation de drogues» et «corruption», selon le parquet. M. Ben Brahim a été arrêté avant cinq ans à Casablanca, dans le cadre d’une enquête sur la saisie record de 40 tonnes de résine de cannabis en 2015 dans des poids-lourds qui lui appartiennent.
D’autres élus ont été poursuivis ou font l’objet d’enquêtes pour corruption, tels que l’ancien ministre délégué Mohamed Moubdii poursuivi pour corruption dans l’octroi de marchés publics, le député Rachid El Fayek, du Rassemblement national des indépendants (RNI) condamné en juin 2023 à huit ans de prison pour corruption, ainsi qu’une dizaine de parlementaires issus de différentes formations politiques, poursuivis pour dilapidation de deniers publics, selon la presse locale.