Le chef des séparatistes sahraouis du Polisario, visé par deux plaintes pour «tortures» et «génocide», a été entendu mardi par la justice en Espagne, où son accueil pour y être soigné a été l’étincelle d’une crise majeure entre Rabat et Madrid. Les parties civiles ont exprimé leur désir de voir enfin une justice rendue pour les crimes de Brahim Ghali.
«Simulacre de procès» ? Le juge de la Cour nationale, Santiago Pedraz, a refusé de décréter une peine de prison ou des mesures conservatoires au chef du Front Polisario, Brahim Ghali, qui a témoigné ce matin, affirme El País. Selon plusieurs sources, Brahim Ghali jugé pour actes de torture et complicité d’actes de torture constitutifs de crimes contre l’humanité, des faits commis dans les années 1980, a tout nié en bloc. Le procureur Pedro Martínez Torrijos a uniquement réclamé des données de localisation permettant de joindre Brahim Ghali.
Visage impassible, barré de fines lunettes, affaibli par la maladie (selon sa défense) Brahim Ghali n’a pas souhaité s’exprimer sur les accusations qui pèsent sur lui mais a indiqué par l’intermédiaire de son avocat que ses démêlées judiciaires «sont motivées par d’autres considérations». L’Espagne tente de s’extraire des péripéties d’une affaire qui a porté d’énormes préjudices dans ses relations avec le Maroc.
Hospitalisé depuis le mois d’avril à Logroño pour des complications liées à la Covid-19, Brahim Ghali a été interrogé par visioconférence depuis l’hôpital de cette ville du nord de l’Espagne par un juge du haut tribunal madrilène de l’Audience nationale, lors d’une audience fermée au public.
Lundi, le ministère marocain des Affaires étrangères a averti que la crise n’allait «pas se résoudre avec la seule audition» du chef du Polisario et réclamé de nouveau une enquête «transparente» sur les conditions de son arrivée en Espagne alors que le Maroc l’accuse d’avoir voyagé «avec un passeport falsifié».