L’affaire Éric Laurent/Catherine Graciet, les deux journalistes français inculpés pour chantage et extorsion de fonds contre le roi Mohammed VI, refait encore une fois surface.
Après une ’’accalmie’’, faute d’arguments qui tiennent la route, revoilà qu’on reparle de cette affaire qui a défrayé la chronique, en particulier en France et au Maroc.
Si la justice est en train de faire son travail, comme l’a souligné le président François Hollande lors de sa récente visite à Tanger, certains médias comme France inter, cherchent, à force d’analyses et d’experts, à l’influencer en parlant à chaque fois de rebondissement.
France Inter nous révèle ainsi que l’un des enregistrements audio, utilisé pour mettre en cause ces journalistes ont été « retravaillés ». Pour la défense, la pièce maîtresse de l’accusation est fragilisée, affirme, sans vergogne, France Inter. La radio va encore plus loin en soulignant que ‘’la découverte met à mal les accusations du Maroc’’.
Les juges qui devraient se prononcer sur cette affaire n’ont qu’à bien se tenir car France Inter les met au défi en leur révélant que le fichier audio pourrait avoir subi un « traitement », mais sans en préciser la nature.
Problème : l’avocat (du roi) a ensuite transféré l’enregistrement sur un ordinateur où il a « travaillé » le son, sans conserver le fichier original, rapporte la radio qui cite un expert. Est-il possible de savoir précisément la nature de ce qui a été fait au fichier informatique ? La réponse est non, reconnait tout de même France Inter. Si l’expert qui l’a analysé souligne qu’il n’y a pas de traces évidentes de montage, il précise cependant que le logiciel qui a été utilisé peut aussi permettre « d’effacer les traces d’une éventuelle manipulation », poursuit la même source en résumant : « Avec la copie, on ne peut plus savoir avec certitude ce qui a été fait ».
Mais si on ne peut affirmer avec certitude ce qui a été fait, comment peut-on conclure que ‘’la découverte met à mal les accusations du Maroc’’ ?
A force de chercher partout les rebondissements et les scoops, on risque, lorsqu’on est à bout d’arguments, de se perdre dans les conjectures et tomber dans les contradictions.
Que la justice française fasse son travail, le plutôt possible, pour éviter qu’on aille de rebondissement en rebondissement, car d’aucuns s’efforcent à justifier l’injustifiable en faisant du bourreau la victime, et vice-versa.






