L’hebdomadaire « Jeune Afrique » a publié, dans son dernier numéro, les conclusions de l’audit qui vise le maire de Rabat Mohamed Sadiki.
Dans sa rubrique Confidentiel, l’hebdomadaire indique avoir pu prendre connaissance des conclusions de l’enquête diligentée par le ministre marocain de l’Intérieur et son collègue de l’Économie et des Finances sur « l’affaire Redal » – du nom de cette filiale du groupe français Veolia, gestionnaire délégué de la distribution d’eau et d’électricité, ainsi que de l’assainissement dans l’agglomération de Rabat.
Selon la publication, ces conclusions sont très problématiques, en particulier pour ce maire islamiste (PJD) de la capitale.
Si ces conclusions sont validées, l’édile pourrait être conduit à démissionner, souligne Jeune Afrique.
Mené du 3 au 11 mars par une équipe conjointe de l’Inspection générale des finances et de l’Inspection générale de l’administration territoriale, cet audit souligne les conditions à ses yeux « douteuses » dans lesquelles Sadiki, à l’époque cadre chez Redal, a obtenu sa mise à la retraite en 2012 pour raisons de santé, après avoir bénéficié d’un avancement « abusif » de deux catégories de grade et perçu une gratification exceptionnelle de 483 870 dirhams (environ 44 500 euros).
Surtout, l’audit pointe « la situation d’incompatibilité et de conflit d’intérêts » dans laquelle se trouve le maire en ses qualités d’ex-responsable pensionné de Redal et de président de l’autorité délégante (la mairie) de cette même société. Plus gênant encore, Sadiki continuerait de bénéficier d’un logement de fonction de Redal, et il a, fin 2015, nommé au poste de directeur du service permanent de contrôle (SPC) de la société l’un de ses ex-collègues parti à la retraite « dans les mêmes conditions douteuses » que lui.
Remarque liminaire de ce rapport, qui n’épargne pas la responsabilité de Redal et de Veolia : la mise à la retraite de 89 cadres de la société validée entre 2012 et 2014 par la commission médicale de réforme de Redal, ainsi que les liens conservés par Sadiki avec son ancien employeur depuis son élection, il y a six mois, « portent de manière manifeste préjudice aux intérêts de l’autorité délégante », note Jeune Afrique.