Le mystère autour de l’affaire Rachid M’Barki s’épaissit. Alors que l’enquête du collectif de journalistes Forbidden Stories est venue parasiter ce dossier, le chef de BFM-TV a émis quelques déclarations assez équivoques, jeudi 24 mars.
Entendu jeudi par la même commission d’enquête parlementaire, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a déclaré que le même «lobbyiste» qui aurait été en contact avec M. M’Barki avait tenté «en vain et après le départ de ce dernier» d’influer sur le travail d’un autre journaliste de la chaîne, contre rétribution.
Comment se fait-il que ce «lobbyiste» agisse si librement et de manière ouverte alors que l’affaire M’barki secoue le landerneau médiatique français, au point de proposer «des informations entre guillemets» à la même chaîne objet de toutes les attentions ? Comment se fait-il que l’enquête interne de BFM-TV soit encore en cours alors que Forbidden Stories a rendu rapidement ses conclusions ? Plusieurs sources proches du dossier redoutent le surgissement d’éléments orientés et peu conformes avec la réalité des faits.
Plus troublant encore, il déclare qu‘«une rétribution» a été proposée à quelques journalistes de BFM-TV, reconnaissant, toutefois, ignorer si «M. M’Barki a été rétribué, je n’ai aucun élément, ou même si ça lui a été proposé je n’en sais rien».
Dans la foulée, une enquête préliminaire a été ouverte à Paris après la plainte contre X déposée par BFMTV pour des soupçons d’ingérence dans le travail de M. M’Barki, licencié depuis, a appris jeudi l’AFP de sources proches du dossier.
L’enquête a été ouverte et confiée à la sous-direction des affaires économiques et financières de la police judiciaire parisienne. Présentateur des journaux de la nuit de BFMTV, Rachid M’Barki a été licencié en février pour faute grave par le groupe Altice, auquel appartiennent ces chaînes. Une plainte a été déposée et personne n’a saisi pourquoi, dans la foulée, une pseudo-enquête est apparue pour parasiter l’affaire.
«Il m’est reproché d’avoir failli à ma déontologie professionnelle en passant des informations non vérifiées à l’antenne et en laissant supposer que j’aurais été rémunéré pour cela. Tout cela est faux et relève de la calomnie pure», a assuré M. M’Barki mercredi lors de son audition par une commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères.
En déplorant un «lynchage médiatique», il a affirmé que les images qui avaient trait à un forum économique entre le Maroc et l’Espagne organisé en juin à Dakhla étaient neutres.