La sentence qui a suivi l’affaire de viol et séquestration qui oppose Adam Muhammad à Souleymane Raissouni a fait couler beaucoup d’encre. Dans la presse comme sur les réseaux sociaux. Tout détail, même le plus minime est matière à commentaire. Comme la décision de Muhammad Adam de verser la compensation financière de 100 000 dhs à une association après verdict.
Que Raissouni soit affaibli par sa grève de la faim c’est logique. Que sa défense lui recommande de s’en servir en prétextant l’impossibilité de se mouvoir c’est tactique, alors que toutes les communications de l’administration pénitentiaire assurent que les analyses n’ont établi aucun trouble vital dans le contexte de sa grève de la faim. Que sa tactique ne fonctionne pas avec le juge, c’est du ressort de la justice qui prend des décisions sur la base des données factuelles dont elle dispose et selon les procédures légales en vigueur.
Que Muhammad en tant que victime exige réparation et ne se contente pas du dirham symbolique cela relève de son droit également. Qu’il se serve de cet argent pour le verser à une association caritative, relève de son droit et de sa liberté d’agir aussi.
De ce fait, pour protester contre une décision légale, la procédure est de faire appel.
Quant à l’impact de la société civile et des associations au Maroc, il est réel. Souvent pour mettre en lumière des détails parfois omis ou méconnus quand ils sont vrais : car les jugements prennent en compte des faits, des preuves, une instruction judiciaire selon des procédures légales. Ils ne sont pas délivrés sur l’apparence que peut revêtir un dossier selon l’utilisation de certains éléments et l’omission volontaire d’autres.
Car malheureusement il ne suffit pas d’être journaliste pour être intègre et respectueux de l’autre. Et car malheureusement aussi, un journaliste peut violer puis inventer une carrière de reporter hors pair qui dérange.
Tout comme, bien sûr, il ne suffit pas d’être plaignant pour être victime.
Mais aussi tout comme il ne suffit pas de demander réparation financière pour être coupable.