L’avocate britannique de Younés Chekkouri, le marocain libéré de Guantanamo et incarcéré à Salé, s’est plaint du fait que les autorités marocaines n’aient pas respecté les assurances fournies au Département d’Etat américain de ne pas le garder longtemps en détention.
Cori Crider qui s’est confiée au New York Times, a indiqué que le gouvernement marocain est en train de « violer ses assurances » en poursuivant en justice cet ex détenu, rapatrié le 16 septembre dernier des Etats-Unis.
La crédibilité des assurances diplomatiques sur la manière de traiter des prisonniers de Guantanamo jugés sans risques, constitue un facteur clé dans la capacité de l’Administration Obama de les libérer de cette prison que le président américain souhaite fermer avant de quitter le pouvoir en 2017, souligne le New York Times.
« Nous sommes extrêmement préoccupées du fait que la promesse explicite du gouvernement du Maroc sur la manière de traiter Younés n’ait pas été honorée », a déclaré au journal Cori Crider qui a exhorté le gouvernement américain à porter les discussions avec le Maroc « au plus haut niveau ».
Selon le New York Times, ni l’ambassade marocaine à Washington, ni l’Administration Obama n’ont voulu commenté cette affaire.
Le porte-parole du département d’état, Ian Moss s’est contenté de dire que les autorités américaines « demeurent en contact » avec les gouvernements des pays d’accueil des ex détenus de Guantanamo, soulignant que « le dialogue qui se poursuit couvre un large éventail de questions, y compris la sécurité et le traitement humain ».
Le New York Times se fait par ailleurs l’écho d’un document militaire confidentiel selon lequel Chekkouri, 47 ans, avait déclaré en 1999 avoir aidé à fonder un groupe Islamiste pour les marocains qui ne faisaient pas parie d’Al Qaeda ou des Talibans, mais qui avaient des liens avec eux. L’ONG Reprieve a démenti cette information, précise le journal.
Chekkouri, 47 ans, a été incarcéré, le 23 septembre dernier, à la prison de Salé par décision du juge d’instruction chargé des affaires du terrorisme près l’annexe de la Cour d’appel de cette ville.
Il est est accusé, d’ »atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».