L’AFP a consacré, dimanche 29 janvier une dépêche sur la résolution du Parlement européen relative au Maroc, concomitamment avec une pseudo-manifestation organisée au centre de Casablanca en soutien à quelques détenus condamnés. Au total : quinze personnes y ont assisté, un échec total. Le texte de l’AFP, creux, sans éléments nouveaux ni raison qui le justifie, reprend la phraséologie, pompeuse et tout enflée, de l’entourage de ceux qu’elle décrit comme « militants ».
Un texte assez étrange, qui dépend Fouad Abdelmoumni comme « militant vétéran », l’inconnu Mohamed Baâssou comme « militant de la mouvance islamiste Al Adl wal Ihsane (Justice et Bienfaisance) » et cite timidement l’essentiel : Il s’agit d’affaires pénales qui n’ont rien à voir avec la liberté d’expression. La mise en accusation des coupables comme leurs sanctions sont purement judiciaires. Leur cercle n’a autre chose que l’inutile et impuissante sonorité de déclarations sans fondement.
« A supposer que ces affaires pénales soient fabriquées, les victimes le sont-elles aussi ? », s’indigne l’avocate féministe Aïcha Guella, présidente de l’AMVD (Association pour les droits des victimes), jugeant « irresponsable » la résolution européenne.
La résolution — non contraignante — des eurodéputés, a été unanimement fustigée par le Parlement marocain une « ingérence étrangère » dans les affaires internes du royaume.
C’est « une attaque inacceptable contre la souveraineté, la dignité et l’indépendance des institutions judiciaires du royaume », a-t-on dénoncé. Le Parlement marocain a également rappelé que le Maroc et l’UE étaient liés depuis 1996 par un accord d’association qui couvre d’étroites relations économiques.
L’AFP se fait l’instrument des cupidités, des rancunes, ou simplement des desseins de quelques individus sans scrupules, et c’est dommage ? Et si elle le fait, si elle se fait l’exécutrice des œuvres basses ou médiocres de quelques militants d’occasion, un outil ou une arme dans la main de ceux qui visent le Maroc, que diront ceux qui prétendent encore que tout va bien entre Rabat et Paris. «Certains sans-gêne rêvent une cour de justice chargée de décider sur les affaires selon leur bon vouloir. La seule question à laquelle il vaille la peine de s’intéresser, est celle qui consiste à savoir jusqu’à où iront ces empiètements dirigés contre le pouvoir judiciaire marocain», ironise une source proche du dossier.