Les Talibans ont appelé mardi dans un communiqué la population afghane à « boycotter » l’élection présidentielle prévue fin septembre et à éviter les rassemblements « qui pourraient devenir des cibles potentielles ».
Dans un communiqué diffusé par leur porte-parole Zabihullah Mujahid, les insurgés « demandent » à leurs combattants de s’opposer à « l’imposture de ce processus théâtral dans toute la mesure de leurs capacités ». »Pour éviter que nos compatriotes ne subissent des pertes, Dieu nous en préserve, ils doivent éviter les rassemblements qui pourraient devenir des cibles potentielles », ont-ils menacé.
Les forces de sécurité sont « totalement prêtes » à protéger les Afghans contre les menaces des talibans et ne permettront à personne de perturber le processus électoral, a réagi la présidence afghane dans un communiqué. « La participation aux élections et le choix d’un dirigeant par le suffrage direct sont les droits religieux et légaux du peuple afghan. Le gouvernement a effectué tous les préparatifs nécessaires à la tenue d’élections libres, justes et transparentes », est-il ajouté.
L’annonce des Talibans survient alors que les Etats-Unis et des représentants des insurgés mènent un huitième round de négociations à Doha. L’émissaire américain Zalmay Khalilzad s’est félicité lundi soir des « excellents progrès » entre les deux parties. Le porte-parole politique des talibans, Suhail Shaheen, a lui aussi observé mardi que « d’excellents progrès » avaient été réalisés, lors d’un entretien avec l’AFP.
« Nous sommes en train de discuter des derniers points restants et l’accord de paix sera conclu. Nous déciderons ensuite de la date de l’annonce de l’accord », a-t-il poursuivi.
La campagne pour l’élection présidentielle a été officiellement ouverte le 28 juillet. Ce même jour, 20 personnes avaient été tuées et 50 blessées lors d’une attaque contre les bureaux d’Amrullah Saleh, un colistier du président Ashraf Ghani. Ancien chef des services de renseignement afghans, connu pour ses positions hostiles aux talibans, il avait survécu à l’assaut.
En privé, de nombreux Afghans disent qu’ils n’ont pas l’intention de voter face aux risques d’attentats et aux soupçons de fraude.