Les autorités locales accusent les talibans, alors que plusieurs attaques visant des minibus avaient déjà coûté la vie à une douzaine de personnes, plus tôt cette semaine.
Au moins onze personnes sont mortes, samedi soir dans l’ouest de l’Afghanistan, dans l’explosion intentionnelle du bus dont elles étaient passagères. Il s’agit là de la dernière occurrence d’une série d’attaques visant les transports en commun, a annoncé un responsable dimanche 6 juin. L’attentat s’est produit dans la province de Badghis, limitrophe du Turkménistan, dans un contexte de grande incertitude et de violences multiples généré par le retrait accéléré des forces américaines du pays.
Le gouverneur provincial de Badghis, Hessamuddin Shams, a accusé les talibans d’avoir dissimulé une bombe sur la route, laquelle se serait déclenchée lors du passage du bus. La déflagration a coûté la vie à onze personnes dont trois enfants et quatre femmes, a détaillé M. Shams. Ce bilan a été confirmé par un autre responsable provincial, Khodadad Tayeb, qui a précisé que consécutivement à l’explosion le bus avait plongé dans l’un des nombreux ravins de cette province montagneuse.
Cette attaque vient s’ajouter aux quatre autres qui cette semaine ont visé autant de minibus de passagers dans les quartiers chiites de Kaboul, faisant une douzaine de morts au total. Deux d’entre elles ont été revendiquées par le groupe djihadiste Etat islamique, dont les combattants – toujours présents selon l’ONU dans l’est et dans le nord du pays – visent spécifiquement la minorité chiite hazara.
Retrait des troupes américaines
Simultanément, les talibans multiplient les offensives contre les positions de l’armée afghane dans de nombreuses provinces, y compris autour de Kaboul. Ils ont annoncé samedi avoir «conquis le district de Deh Yak» dans la province de Ghazni, à environ 150 kilomètres au sud de la capitale. Mais les autorités assurent avoir simplement «réinstallé» leurs forces dans une autre zone.
Ghazni est un verrou important sur l’axe majeur qui relie Kaboul à Kandahar, grande ville du sud de l’Afghanistan et capitale de la province du même nom, par ailleurs bastion des talibans. Les insurgés avaient brièvement pris le contrôle la ville de Ghazni en 2018, avant d’en être chassés.
Depuis l’accord de retrait, signé en février 2020, entre les talibans et les Américains, le président, Joe Biden, a ordonné un retrait complet des forces avant la date symbolique du 11 septembre. Le Pentagone a fait savoir cette semaine que les opérations étaient déjà complétées pour près de moitié. Elles pourraient être achevées d’ici début juillet.